Seine-Maritime : à Rouen, aux Papillons du jour, l’entreprise n’emploie que des handicapés…

La quatrième édition du DuoDay se tient ce jeudi.

Au cours de cette journée, une personne en situation de handicap est accueillie par un salarié d’une entreprise dans le but de lui faire découvrir son métier.

Mais elle doit surtout permettre l’insertion professionnelle des personnes handicapées.

Aux Papillons du jour, une agence de communication à Rouen, 80% des salariés sont en situation de handicap.

La quatrième édition du DuoDay se déroule ce jeudi partout en France. Cette journée marque indéniablement les esprits. Comme celui de Jérémy Fortin. « J’ai des étoiles dans les yeux parce que ça m’a permis de donner un peu plus de confiance par rapport à mon handicap. Je suis achondroplase c’est-à-dire que je suis une personne de petite taille. Je mesure 1m38. Et ça m’a permis de me dire que je me sens à place parce qu’à leurs yeux mon handicap ne s’est pas vu« , explique-t-il à France Bleu Normandie.

« Il ne faut pas se fier aux apparences »

Le jeune homme de 29 ans a participé à cette opération en 2019 aux Papillons du jour, une agence de communication basée à Rouen, dont 80% de ses salariés sont en situation de handicap. « J’ai été formé par le webmaster de l’agence, Christophe. Il est en fauteuil roulant. Et grâce à lui, j’ai pu développer des compétences« , ajoute-t-il. Aujourd’hui, Jérémie Fortin est en alternance dans l’agence de communication.

« Cela m’a permis de me dire que j’ai une place au sein du monde professionnel. Même avec un handicap. Il ne faut pas se fier aux apparences parce que justement on aura tendance à se dire que ce sont ceux qui sont les plus mal chaussés qui seront justement les plus compétent au travail« , conclut-il. Son message est porteur d’espoir le jour du DuoDay.

Après une journée DuoDay en 2019, Jérémy Fortin est alternant aux Papillons du jour.

« Avant d’avoir un handicap, on a des compétences – Pascal, infographiste aux Papillons du jour »

L’agence de communication accueille ce jeudi deux nouvelles personnes en situation de handicap à l’occasion du DuoDay. Pascal, infographiste depuis un peu plus de sept est chargé de montrer les dessous de son métier à l’une des deux. « Je vais lui montrer mon métier, ce que l’on fait en termes de communication, d’infographie. Il va se rendre compte d’une journée de travail complète. On a des compétences. Avant d’avoir un handicap, on a des compétence_s », sourit Pascal.

Le handicap, une force

À l’agence de communication à Rouen, sur les 12 salariés, 10 sont en situation de handicap. « _Le handicap ça fait peur aux entreprises parce que ça peut renvoyer à plein de choses. On pense toujours au fauteuil roulant mais 80% des handicaps sont invisible_s », explique Amandine Prévot, chargée de développement.

« Nous on pousse le bouchon un peu plus loin parce que l’on fait des duos de deux personnes en situation de handicap à chaque fois. C’est aussi notre rôle de montrer que ça fonctionne, de travailler avec une personne handicapée, ça se surmonte et ça se passe suber bien, que tout est possible en fait. Et surtout on a souvent peur de ce que l’on ne connait pas. Et à partir du moment où on apprend ce qu’est le handicap, on a beaucoup moins peur et ça fonctionne beaucoup mieux« , affirme-t-elle.

Sa collègue Louise, elle est chargée de développement également. « Je suis dyslexique voilà, c’est un trouble dys, un trouble assez commun, en fait que je ne considère pas du tout comme un handicap parce que du coup j’ai cette capacité de concentration (…) le handicap devrait surtout être valorisée, par exemple en entretien d’embauche jouer carte sur tables avec l’employeur, le rassurer« , décrit la chargée de développement.

« Il faut surtout dire au recruteur qu’il n’embauche pas une personne en situation de handicap. Si elle postule à l’annonce, c’est qu’elle a les mêmes compétences que tout le monde. Il embauche un collaborateur, sachant qu’en plus, faut le dire à la fin, Monsieur, vous profitez aussi d’un savoir-faire et vous participez à l’inclusion« , conclut Louise. Depuis la loi de 1987, les entreprises de plus de 20 salariés doivent au moins avoir dans leurs effectifs au moins 6% de leurs salariés en situation de handicap.

Philippe Pitte, adjoint à la direction des ESAT (établissement et service d’aide pour le travail) en Seine Maritime et dans l’Eure était ce jeudi matin l’invité de la rédaction. Il y a selon lui encore des efforts à faire pour l’insertion des personnes handicapées dans le monde du travail.

 

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