Rennes. Le fournisseur fait faillite, leurs fauteuils roulants en panne faute de pièces….

Leurs fauteuils roulants sont en panne. Des familles rennaises attendent des pièces. Mais le fournisseur a fait faillite et ne répond plus à leurs appels.

Des familles rennaises attendent des pièces pour leurs fauteuils roulants en panne. Mais le fournisseur a fait faillite et ne répond plus à leurs appels.

« Notre fils, Goustan, a 11 ans. Il est atteint de myopathie, raconte Florence, une Rennaise. Au mois de mars, le moteur de son fauteuil électrique a eu un problème. Comme il était toujours sous garantie, nous avons contacté la société qui nous l’avait vendu, pour qu’elle commande une nouvelle pièce. »

La commande a bien été passée. Mais la pièce n’a jamais été livrée. Le problème ? L’entreprise n’existe plus. Ergovie, PME spécialisée dans la commercialisation de matériel médical, notamment les fauteuils roulants pour personnes à mobilité réduite, a été placée en liquidation judiciaire le 30 mai. Elle était en redressement depuis 2017.

« Du jour au lendemain »

Comme d’autres familles, Florence est tombée des nues : « La société a fermé du jour au lendemain sans prévenir. Même le numéro de téléphone n’existe plus. Nous l’avons appris par l’intermédiaire des deux autres antennes, basées à Quimper et Saint-Brieuc, mais qui, elles, ont été reprises. »

Pour Goustan, il y a pourtant urgence, « alors que la rentrée scolaire approche ». Florence a donc décidé de prendre contact avec Ouest Diffusion Santé, une société concurrente d’Ergovie. Mais celle-ci ne peut pas l’aider : « Le fournisseur italien des fauteuils indique qu’il ne peut rien faire, parce que le moteur commandé pour le fauteuil de Goustan est déjà parti », explique Christophe Ollivier, patron de Ouest Diffusion Santé. Ce dirigeant indique avoir récupéré « cinq ou six dossiers d’anciens clients d’Ergovie, tous dans des situations comparables».

Florence s’arrache les cheveux : « Le fauteuil de Goustan a été intégralement payé par la Sécurité sociale et la mutuelle. Comme il est encore sous garantie, le nouveau moteur doit être expédié gratuitement par le fournisseur. Celui-ci affirme qu’il l’a envoyé. Mais il a disparu. C’est scandaleux. On prend en otage les familles. »

Les pièces disparues

Où sont passées les pièces commandées ? Contacté, l’ancien dirigeant d’Ergovie n’a pas répondu à nos sollicitations. Sa société, placée en liquidation, n’a pas été reprise, mais une autre société rennaise, Bonnin, s’est portée acquéreuse d’une partie du matériel.

« Nous avons pris contact avec le liquidateur pour récupérer une partie de la clientèle d’Ergovie, explique Jean-Marc Bonnin, le gérant. Nous avons aussi récupéré du matériel usé comme des anciens fauteuils, des chaises de toilette ou des pièces détachées d’occasion. Mais en aucun cas nous n’avons acheté des pièces neuves qui devaient être livrées à des clients. »

Clients déboussolés

Le gérant confie qu’un ancien client d’Ergovie lui a indiqué avoir déposé un « acompte de 1 500 € sur un fauteuil, de l’argent qu’il a tout bonnement perdu ». Jean-Marc Bonnin manifeste sa compassion envers les clients déboussolés : « Nous avons bien tenté de récupérer le numéro de téléphone d’Ergovie, pour pouvoir renseigner les clients. Mais comme nous n’avons pas la même adresse, on nous l’a refusé. »

Aujourd’hui, Florence attend toujours la pièce manquante du fauteuil de son fils. « On ne parle pas d’une voiture ou d’un lave-linge, mais de quelque chose d’essentiel pour Goustan. »

Source  OUEST FRANCE.

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