Procès des détournements de fonds à l’Apajh 37 : « Je veux qu’ils remboursent jusqu’au dernier centime »…

Alors que s’ouvre le procès de Cathy Münsch-Masset et de son mari, dans une affaire de détournements de fonds publics au détriment de l’Apajh 37, les parents d’enfants handicapés accueillis par l’association prennent la parole.

Ils veulent que justice soit rendue.

Le siège de l'Apajh 37, dans le quartier des Deux-Lions, à Tours.

 

Deux mois et demi après la révélation de l’affaire, Guillaume Masset et sa femme Cathy Münsch-Masset comparaissent ce mardi 8 février devant le tribunal correctionnel de Tours, pour l’histoire de détournements de fonds publics au préjudice de l’Apajh 37, l’association pour adultes et jeunes handicapés.

Le mari, ex-directeur de la structure, est accusé d’avoir détourné plus de 350.000 euros, entre mai 2018 et novembre 2020. Des faits qu’il a reconnu en garde à vue, fin novembre. Sa femme, ancienne première adjointe à la mairie tourangelle et conseille régionale PS, est quant à elle soupçonnée d’avoir bénéficié de cet argent qui s’est retrouvé pour partie sur le compte-joint du couple.

« Si eux ne prennent pas soin de nos enfants, lorsqu’on ne sera plus là, qui prendra soin d’eux ? »

Ce procès, Nathalie* y sera très attentive. Son fils de 10 ans, qui souffre d’un trouble envahissant du développement non spécifié (une forme d’autisme), est accueilli dans l’un des établissements gérés par l’Apajh 37. « Pour être dans des structures comme ça, avec des personnes vulnérables, il faut avoir de l’empathie et avoir envie de faire plaisir à ce public-là », estime la maman, qui éclate en sanglots, à bout de nerfs, après quelques minutes d’interview. « Si eux ne prennent pas soin de nos enfants, lorsqu’on ne sera plus là, qui prendra soin d’eux ? »

« On se rend compte, qu’en fait, ces associations-là ont de l’argent, poursuit-elle. Or, pour la moindre sortie, c’est la croix et la bannière, on a l’impression de demander la lune et on nous dit qu’il n’y a pas de fonds. Après, on entend qu’il y a des directeurs qui prennent de l’argent dans les caisses comme ça, facilement, c’est incroyable. Avec ces 350.000 euros, la Région aurait pu faire des structures de répit pour que les parents soufflent, car nous sommes épuisés. Il aurait pu y avoir des choses proposées avec la fratrie parce que les frères et sœurs en souffrent aussi du handicap de l’aîné de la famille. Ça aurait pu les sortir un peu de ce quotidien. » 

« On prend les personnes handicapées pour des imbéciles »

Comme Nathalie, Franck attend « que la justice fasse son travail ». Ce père de famille habite dans le Nord-Ouest de l’Indre-et-Loire. Deux de ses trois enfants sont en fauteuil roulant, atteints de l’ataxie de Friedreich, une maladie neuromusculaire dégénérative. « Notre maison, nous l’avons achetée quand nous avons appris que notre fille allait devoir être en fauteuil roulant. Deux ans plus tard, le diagnostic est tombé pour notre fils. Et là, on nous demande de faire des travaux, de tout mettre aux normes PMR, notamment la salle de bains, sans s’occuper de savoir si on a les fonds nécessaires. On le fait pour nos enfants. Et quand je vois des pourritures comme ça, car moi j’appelle ça des pourritures, qui se permettent de voler les gens, les associations, ça me désole. On prend les personnes handicapées pour des imbéciles. J’espère qu’ils seront vraiment punis par la justice et qu’ils vont rembourser jusqu’au dernier centime les 350.000 euros. »

Dans cette histoire, Guillaume Masset est poursuivi pour « faux », « usage de faux » et « abus de confiance ». Il encourt jusqu’à sept ans de prison, sa femme, cinq ans. Elle devra répondre de « recel d’abus de confiance aggravé ». Jusqu’à preuve du contraire, ils sont toujours considérés comme présumés innocents.

*Prénom modifié à sa demande

Source FRANCE BLEU.

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