Le laboratoire suisse va pouvoir commercialiser l’Ocrevus en Europe. Le médicament est le premier produit à traiter la forme la plus agressive de la maladie.
L’Ocrevus est d’ailleurs le premier produit autorisé pour traiter cette dernière catégorie de malades face à laquelle les médecins étaient jusque-là démunis. Sur les 700.000 patients souffrant, en Europe (100.000 en France) de cette maladie neurologique inflammatoire, 96.000 sont atteints de la forme progressive.
Innocuité
Jusqu’à présent, les médicaments se bornaient à freiner l’évolution en réduisant le nombre de poussées inflammatoires qui accompagnent la destruction de la myéline (gaine d’isolation des cellules nerveuses) dans la moelle épinière et le cerveau. Or, l’Ocrevus réduit de moitié le taux de rechute dans la maladie récurrente et de 25 % le handicap dans la forme progressive.
A son crédit figure aussi son innocuité, un atout important face à des concurrents confrontés pour certains à des problèmes de toxicité hépatique ou pour d’autres à des cas d’infection cérébrale mortelle. Arrivant sur un marché très concurrentiel où dominent les produits de Biogen (40 % de part de marché) , l’Ocrevus a été mis en vente aux Etats-Unis, à 65.000 dollars par an, un prix inférieur de 20 % à celui des concurrents.
4 milliards de dollars
Il faut dire aussi que le produit de Roche est administré par voie intraveineuse à un moment où Ies patients font pression pour être transférés vers des médicaments oraux, comme le Tecfidera de Biogen (3,9 milliards de dollars de revenus en 2016), l’Aubagio de Sanofi (1,35 milliard de dollars) ou le Gilenya de Novartis (3,1 milliards de dollars).
Cela n’empêche pas les analystes de voir à terme, l’Ocrevus, qu’ils créditent de ventes de plus de 4 milliards de dollars à l’horizon 2023, prendre de 30 à 40 % du marché des traitements oraux. Ils estiment notamment que Biogen devrait voir son chiffre d’affaires s’effriter de 3 à 4 % par an. Avec, comme consolation, les royalties (de plus de 20 %) que Roche devra lui verser, l’Ocrevus étant, ironie de l’histoire, issu de la recherche de Biogen.
Source LES ECHOS.