Le gouvernement donne le coup d’envoi du carnet de santé numérique…

La ministre de la Santé a lancé la généralisation du dossier médical partagé (DMP), ce mardi.

Sorte de carnet de santé numérique, il permet de « retrouver dans un même endroit » son historique de soins des 24 derniers mois, ses antécédents médicaux, ses résultats d’examens, etc.

Le DMP, dossier médical partagé doit devenir un nouveau carnet de santé numérique.

Attendu depuis près de 15 ans, le dossier médical partagé (DMP), sorte de carnet de santé numérique, pourrait enfin vraiment exister. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a lancé en grande pompe, ce mardi 6 novembre, la généralisation de cet outil « indispensable à la médecine de demain », selon elle.

« Un jour à marquer d’une pierre blanche »

« Maintes fois annoncé, maintes fois repoussé », le DMP « doit devenir demain _une évidence pour tous les Français, comme l’est devenue la carte Vitale_«  a déclaré la ministre lors d’un point presse.« Il se présente notamment comme une réponse efficace à une anomalie constatée depuis très longtemps, a continué Agnès Buzyn, qui est que les Français ne disposent pas de l’historique de leur dossier médical ».

Un objectif et un enthousiasme partagés par Alain-Michel Ceretti, le président de France Assos Santé, représentant de 80 associations de patients. Alors que l’on peut « commander un billet de TGV » ou « consulter ses comptes bancaires sur son smartphone », il est grand temps de pouvoir accéder facilement à ses propres informations de santé, s’est-il félicité, saluant « un jour à marquer d’une pierre blanche ».

Tout votre historique santé au même endroit

Chaque assuré social donc peut désormais se rendre sur le site dmp.fr pour créer son carnet en ligne, et télécharger l’application mobile dédiée. Non obligatoire, « gratuit, confidentiel et sécurisé », le DMP « conserve précieusement » les informations de santé du patient, libre de les partager avec son médecin traitant, son kinésithérapeute, son infirmière, etc., explique aujourd’hui l’Assurance maladie. Il permet de « retrouver dans un même endroit » son historique de soins des 24 derniers mois, ses antécédents médicaux (pathologie, allergies…), ses résultats d’examens (radio, analyses biologiques…), les comptes rendus d’hospitalisation ou encore les coordonnées des proches à prévenir en cas d’urgence.

40 millions de DMP d’ici cinq ans

Pourtant, le carnet de santé numérique n’est pas une invention récente. Présenté pour la première fois en 2004 par le ministre de la Santé de l’époque, Philippe Douste-Blazy, le DMP est tombé dans le giron de l’Assurance maladie en 2016, en vertu de la loi santé de Marisol Touraine. Près d’1,9 million de personnes disposent ainsi actuellement d’un DMP, loin de l’objectif de 40 millions d’ici à 5 ans fixé avec les professionnels de santé. Mais plusieurs innovations devraient contribuer à lever certains freins, aux côtés d’une campagne nationale d’information baptisée « DMP, la mémoire de votre santé ».

Les patients pourront cette fois ouvrir eux-même leur dossier en ligne, auprès des agents des caisses d’assurance maladie, ou des pharmaciens, rémunérés un euro par dossier créé. Environ 300.000 DMP ont ainsi été ouverts depuis juillet dans 8.000 officines selon l’Assurance maladie, qui envisage aussi de financer l’appui des infirmiers libéraux, souvent au contact de patients peu mobiles.

Il n’y a en revanche « pas d’incitation aux médecins parce qu’ils ne l’ont pas souhaité » et manquent de temps médical.

Automatiquement rempli par l’Assurance Maladie

Autre « grand changement », le DMP, jusqu’à présent resté plutôt vide, est désormais automatiquement alimenté par l’Assurance Maladie à partir de l’historique des remboursements, le rendant « immédiatement utile » pour les blouses blanches, incitées à l’alimenter à leur tour.

Côté patient, le DMP n’a aucun impact sur les remboursements. « Seul » le médecin traitant « peut accéder à l’ensemble des informations », le patient pouvant bloquer les professionnels de son choix, ajouter ou masquer certains documents ou supprimer son DMP dont les données, « stockées dans des conditions de grande sécurité », seront conservées 10 ans.

Appelé à évoluer, le DMP intégrera aussi « dès avril 2019 » un espace « réservé aux directives anticipées » des patients en fin de vie, et bénéficiera d’une version plus ergonomique de l’application mobile.

Au moins 15 millions d’euros seront consacrés par an à son fonctionnement.

Source FRANCE BLEU.

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