Handicap : la MDPH de l’Yonne mauvaise élève dans le délai de traitement des dossiers…!

Le gouvernement a lancé un plan à destination des MDPH ( Maisons Départementales des Personnes Handicapées ).

A la clé 25 millions d’euros de budget supplémentaires mais aussi des obligations en terme d’efficacité et de modernisation.

La MDPH de l’Yonne fait figure de mauvais élève.

Le plan de modernisation prévoit de publier à chaque trimestre un baromètre sur la qualité des MDPH (photo d'illustration)

Ce jeudi, la Secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel a lancé un plan pour moderniser les 104 Maisons Départementales des Personnes Handicapées que compte la France. Ces structures dépendent du département et ont pour objectif d’accompagner les personnes handicapées et leur famille. Ce sont elles qui, notamment, ont à charge d’instruire les dossiers et reconnaître les handicaps. Au total chaque année les MDPH instruisent 4,5 millions de demandes qui vont de la simple carte de stationnement au besoin d’obtenir une place dans une institution spécialisée.

Selon ce plan de modernisation « MDPH2022 », les structures vont bénéficier de subventions supplémentaires ( à hauteur de 25 millions d’euros) mais devront en contrepartie se moderniser, se perfectionner. Le plan prévoit notamment de publier chaque trimestre un baromètre sur leur efficacité. Certaines sont en effet mauvaiseses élèves lorsqu’il s’agit de prendre en charge des personnes souffrant de handicap. C’est le cas par exemple dans l’Yonne où il faut attendre plusieurs mois pour voir son dossier traité.  7,4 précisément selon nos confrères du _Parisien-Aujourd’hui en France_.

Des lenteurs sources d’inquiétudes pour les usagers

Un chiffre exagéré selon Catherine Maudet, conseillère départementale de l’Yonne, membre de la commission des solidarités, en charge du handicap. Elle veut bien le reconnaître, souvent quand on parle de la MDPH de l’Yonne c’est pour parler de sa lenteur. Une lenteur constatée par Christelle depuis de nombreuses années. Cette auxerroise de 31 ans est aveugle. Sa première demande a été traitée en quatre mois, en revanche la seconde a été traité en sept mois et lui a causé beaucoup d’inquiétude. « Je les contactais régulièrement, une fois par mois. De toute façon ils m’apportaient toujours la même réponse en me disant qu’ils étaient dans les délais ». Problème de la reconnaissance de son handicap dépendent des aides de la Caisse d’Allocation Familiale. La jeune femme a dû alors demander à continuer de percevoir les aides en attendant le renouvellement de son statut « Par contre, la dame de la CAF m’a dit, on continue, par contre si la décision de la MDPH est négative, sachez que vous nous devrez la somme que l’on vous a versée » explique Christelle.

Au Conseil départemental on pointe le manque de moyens

De son côté l’élue reconnaît une lenteur récurrente. Un retard rattrapé en partie après la venue dans l’Yonne de Sophie Cluzel le 30 janvier dernier. La Secrétaire d’Etat a débloqué des moyens mais « manque de chance il y a eu le confinement ! » explique Catherine Maudet. « Sur les 35 agents de la MDPH, seuls trois étaient en présentiel. Sur des dossiers sécurisés il n’est pas possible de travailler à distance. Ceci explique le retard que nous avons de nouveau à éponger à l’heure actuelle ».

Un retard qui ne date pas d’hier, la faute au manque de moyens. 15% des Icaunais souffrent de handicap, un chiffre dans la moyenne nationale. En revanche, les aides perçues pour faire fonctionner la MDPH ne sont pas à la hauteur selon Catherine Maudet : « Si je me permets de comparer les aides versées à la MDPH de l’Yonne et celle de la Côte d’Or, effectivement nous dans l’Yonne nous sommes les parents pauvres. Nous n’avons pas les mêmes moyens mis à notre disposition pour faire notre travail correctement. » En 2019 par exemple les 35 agents de la MDPH ont traité 25 000 dossiers dans notre département.

L’élue est donc favorable au plan de modernisation annoncée par la secrétaire d’Etat en charge du handicap. Pour améliorer son service à l’usager la MDPH a, par ailleurs, mis en place la commission 360 « c’est le fait de répondre à la personne en faisant le tour de tous ses problèmes et des solutions que l’on peut apporter » détaille Catherine Maudet qui précise que toute personne handicapée  ou aidant peut appeler le 0 800 360 360.

Source FRANCE BLEU.

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