Un film tourné avec une trentaine d’adultes handicapés, pour interroger la différence…

Film – Le moment tant attendu du tournage est arrivé en fin de semaine dernière, pour une trentaine d’adultes handicapés, accompagnées dans cette aventure, par le scénariste Vincent Robert.

Un film tourné avec une trentaine d'adultes handicapés, pour interroger la différence

Vendredi était le premier des trois jours de tournage. Le décor du foyer de vie pour adultes handicapées de Moulins-Engilbert a accueilli les deux premiers jours. Le troisième se déroulant dans le magasin Atac de Corbigny, mis à disposition du “plateau” en son jour de fermeture hebdomadaire… Et dominical?!

Le prénom de Vincent Robert, flotte de situation en situation et de pièce en pièce. C’est vrai que le scénariste occupe désormais une place importante dans la vie de la trentaine d’adultes handicapés embarqués depuis un an dans l’aventure. Car il s’agit, avant tout, de LEUR aventure. Le scénariste voulait leur laisser champ libre… Totalement. Juste les accompagner dans l’accomplissement technique de la réalisation de LEUR court-métrage.

Interroger la normalité

l y a eu d’abord le message voulu par les protagonistes. « Tout un travail a été réalisé pour le déterminer. Je me rappelle surtout la séance du micro, où chacun devait crier son message. Une expérience fondatrice. » Une séance à fort contenu émotionnel pour Vincent Robert et tous celles et ceux qui accompagnent ces personnes, y compris dans leur quotidien, comme Barbara, Zina et Audrey au foyer de vie de Moulins-Engilbert et Pascale et Anne-Marie de la Résidence de l’Étang à Baye.

Le court-métrage, d’environ six minutes, s’intitule J’aime la musique, celle-ci étant un fil conducteur tout autant qu’un lien. Son écriture interroge sur la normalité, la différence. « Inversion de la polarité… Et si eux, handicapés étaient en fait, les gens dits normaux?? » Vincent Robert parle encore de moments très forts. Et d’une autre temporalité, liée à la présence même de toutes ces personnes sur le plateau. « Ils sont pleins de poésie. Ne serait-ce qu’en raison d’un lâcher prise qui les caractérise, et que nous n’avons plus. »

Comme dit si bien Julie, héroïne formidable, à ce jeune garçon qui, effrayé par les mots d’un adulte, viendra lui demander protection. « N’ayez pas peur de nous?!

Source LE JOURNAL DU CENTRE.

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