Emploi et handicaps : un modèle à bout de souffle…!

En France, près de 6 millions de personnes sont en situation de handicap.

Mais en matière d’emploi, l’Hexagone est à la traîne, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales.

Le handicap regroupe une multitude de réalités. Ici, une visioconférence en langue des signes.

La France va-t-elle devoir revoir sa copie en matière d’emploi et de handicaps ? L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) consacre son rapport annuel 2019-2020 à la question. Depuis plus de trente ans, les entreprises d’au moins vingt salariés doivent faire travailler 6 % de personnes en situation de handicap dans leurs effectifs, sous peine de verser une pénalité financière.

Les employeurs du public sont également soumis à cette obligation depuis la loi de 2005. La part de travailleurs handicapés est passée de 2,7 % à 3,5 % des effectifs dans le secteur privé entre 2009 et 2017. Et de 4,4 % à 5,5 % dans le secteur public. L’objectif n’est donc toujours pas atteint. Et les discriminations liées au handicap dans l’emploi demeurent le premier motif de recours au Défenseur des droits.

Le milieu du travail va pourtant faire face à des situations de handicap de plus en plus fréquentes. Le nombre de personnes disposant d’une reconnaissance de handicap a plus que doublé en quinze ans. La faute, notamment, au vieillissement de la population : un actif sur trois a plus de 50 ans, contre un sur cinq en 2000. Autre explication : les maladies chroniques, qui concernent un Français sur cinq. Or, les progrès des traitements permettent plus souvent d’envisager la poursuite d’une activité.

Impasse financière

L’Igas pointe une complexité administrative poussée à l’extrême, ainsi qu’une vision réductricedu handicapqui ne prend pas en compte sa diversité, un statut de travailleur handicapé qui se base sur une approche médicale sans la mettre en perspective avec l’environnement de travail et, enfin, un système qui encourage les employeurs à payer plutôt qu’à embaucher ».

Il rappelle, en outre, l’impasse financière dans laquelle se trouve le dispositif. En répondant mieux à leurs obligations, les entreprises réduisent leurs pénalités et font baisser les montants collectés.

Face à ces constats, l’Igas propose trois scénarios, dont une refondation complète. Sur le modèle suédois, les quotas seraient supprimés et l’environnement de travail aménagé pour tous selon le principe d’accessibilité universelle. Le financement du système serait alors assuré par l’État. Le rapport a été transmis au président de la République, au gouvernement et au Parlement. Le risque serait qu’avec la crise économique, le sujet passe au second plan.

Emploi et handicaps : un modèle à bout de souffle

Source OUEST FRANCE.

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