Des scientifiques préoccupés par le temps passé dans des mondes virtuels…

Smartphones, tablettes, jeux vidéo… Les enfants et adolescents passent en moyenne 15 heures par semaine sur internet.

Des scientifiques s’inquiètent de l’utilisation souvent trop fréquente d’avatars, ces personnages auxquels on s’identifie dans le monde numérique.

Des scientifiques s'inquiètent de l'utilisation souvent trop fréquente d'avatars dans les jeux vidéo

Lorsque l’on est amateur de jeux vidéo, on est souvent amené à choisir un personnage, une créature virtuelle, c’est ce que l’on appelle un avatar. C’est en quelque sorte notre double dans les jeux vidéo, ou les réseaux sociaux. On peut grâce à lui devenir un chevalier, un magicien… Mais il arrive que l’on s’identifie « de façon extraordinairement puissante » à ces créatures numériques et cela peut déboucher sur « des dédoublements de personnalité » déplore le neurophysiologiste Alain Berthoz.

L’utilisateur de ces avatars va trouver dans le monde numérique une capacité à s’épanouir et à trouver une vie relationnelle plus plaisante » explique de son côté le Dr Bruno Rocher, psychiatre addictologue au CHU de Nantes.

Angoisses, doublement de personnalité, troubles du langage

« Souvent la vie numérique est développée, mais la vie réelle est très difficile, voire très impossible et le jeu n’aide pas à développer la vie réelle » poursuit le psychiatre nantais.  Une utilisation trop intensive de ces mondes virtuels peut conduire à des angoisses à l’idée de rencontrer quelqu’un, à une incapacité à être en lien avec les autres, c’est un repli sur soi » explique le Dr Bruno Rocher.

Lorsque ces addictions touchent les enfants, le rôle des parents est important. « Un enfant ne peut se développer que dans des interactions sociales » poursuit Bruno Rocher.

« C’est dangereux mais aussi merveilleux » Alain Berthoz.

Selon le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI)  et la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) les enfants et adolescents passent en moyenne 15 heures par semaine sur internet. Pour les tout-petits de 1 à 6 ans, la durée approche les cinq heures hebdomadaires. Une campagne a été lancée courant novembre pour alerter le grand public sur les dangers des écrans et du monde numérique.

Alain Berthoz lors d'une conférence à Laval le 27 novembre 2018 - Radio France

Si le fait de s’identifier à un avatar dans la vie réelle engendre des troubles psychologiques, cela peut aussi permettre, dans certains cas, de soigner des patients atteints de schizophrénie par exemple, d’autres qui ont des problèmes de santé mentale, ou encore « aider des patients qui souffrent de problèmes de motricité à se rééduquer » précise le neurophysiologiste Alain Berthoz.

Source FRANCE BLEU.

 

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