Chabanais : un adulte handicapé frappé pour 200 euros, prison ferme pour son agresseur…

Elvis Winterstein, 20 ans, a été condamné à dix-huit mois de prison pour avoir roué de coups un adulte handicapé de 70 ans lundi dernier.

Chabanais : un adulte handicapé frappé pour 200 euros, prison ferme pour son agresseur

Sur les photos, la victime est méconnaissable. Elles attestent de la violence des coups portés sur ce septuagénaire handicapé, lundi soir. Son agresseur, Elvis Winterstein, 20 ans et habitant de Chabanais, a été déféré, vendredi, devant le tribunal correctionnel d’Angoulême dans le cadre d’une comparution immédiate. Il a été condamné à une peine de dix-huit mois de prison, dont huit avec sursis et mise à l’épreuve, pour des faits de violences en récidive.

Rien ne prédestinait un tel déchaînement de violence. À vrai dire, le prévenu et la victime sont « potes », explique Elvis. Le vieil homme, placé sous curatelle renforcée, logeait même depuis un an dans sa maison l’oncle du prévenu, à titre gracieux. En contrepartie de quoi, ce dernier payait de temps à autre des courses ou un verre. Cette forme de dédommagement n’a pas plu à Elvis : « D’un côté, c’est normal que mon oncle lui paye des trucs, mais faut pas exagérer ». Il a ainsi débarqué lundi soir au domicile de la victime avec une amie et son fils à elle, âgé de 15 ans, invoquant une dette estimée à 200 euros. Dans un style de langage et un vocabulaire limité, Elvis reste peu bavard sur les faits : « Je lui ai expliqué les trucs et tout, puis je lui ai rentré dans le lard, pas besoin de faire un dessin ».

« Empathie forcée »

La victime est rouée de coups de poing, de pied, de genoux, frappée au sol, tirée par le col. Pris d’un accès de colère, Elvis donne également des coups de pied dans les portes, fait un trou dans le mur. Un déchaînement qui se conclut de façon complètement banale : « J’ai fumé une cigarette devant la porte de la maison et je suis rentré me coucher ».

Poussé par deux fois par son avocat, Me Armand Tanoh, Elvis fini par exprimer des excuses du bout des lèvres. « Je m’excuse, je n’aurais pas dû le faire et je recommencerai plus ». Un comportement qui a fortement agacé l’avocat de la victime, Me Chems-Eddine Belkaid : « Le prévenu ne fait preuve d’aucune empathie, si ce n’est celle forcée de son conseil », qui a également déploré « le vrai mobile de cette agression : le fait que la victime avait décidé d’éconduire son locataire de son domicile ».

Le tribunal a prononcé une peine de dix-huit mois de prison avec maintien en détention, assortie de huit mois avec sursis et mise à l’épreuve. Plusieurs obligations ont été fixées dans le cadre de cette mise à l’épreuve : trouver un travail ou une formation, indemniser la victime, et interdiction de rentrer en contact avec elle, ainsi que de porter une arme pendant cinq ans.

Source SUD OUEST.

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