Bretagne. Pour Benoît, l’ambition est plus forte que le handicap…!

Malgré son handicap, Benoît Le Net a décroché un CDI dans une entreprise de logistique. N’oubliant pas les mauvaises expériences, il mise sur sa détermination pour convaincre. Une rencontre dans le cadre de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées.

 

Benoît Le Net surpasse son handicap et travaille à plein temps sur la base logistique d’Intermarché à Neulliac (Morbihan).

À 31 ans, Benoît Le Net est plein d’ambition. Peu importe son handicap. Il serait d’ailleurs bien en peine de le nommer. « J’ai du mal à lire, écrire et compter », explique-t-il, plus simplement. Après des années d’école bien agitées, « je faisais un peu n’importe quoi, comme beaucoup de jeunes », il intègre l’établissement et service d’aide par le travail (Esat) du Pigeon-Blanc, à Pontivy (Morbihan).

La désillusion pour la vente

Benoît se découvre une passion pour la vente. Il multiplie les expériences en boutiques et suit une formation dédiée. Mais sur le marché du travail, c’est la désillusion. « Tous les patrons me faisaient des promesses, mais il n’y avait jamais rien au bout » , regrette-t-il. Avant d’avouer : « ils avaient peur de prendre un handicapé. » Pourtant, Benoît l’assure : « Je n’ai jamais eu de problèmes avec les autres salariés. Je parle avec tout le monde ! » Pour lui, la peur n’est que dans le camp de certains employeurs.

À l’aube de ses 30 ans, il fait donc le choix d’abandonner la vente et se tourne vers la logistique. Lors de l’ouverture de la nouvelle base d’Intermarché à Neulliac (Morbihan), près de Pontivy, Benoît postule pour un stage. Affecté au service du reconditionnement, il est chargé d’inventorier et réparer les colis abîmés. « Je me suis tout de suite senti à l’aise avec l’équipe. Et Gilles [son supérieur] m’a rapidement fait confiance » , raconte-t-il, heureux. Résultat : à peine 6 mois plus tard, en septembre 2018, Benoît a décroché un précieux CDI dans l’entreprise.

Des petites adaptations

Son handicap le rattrape parfois dans ses tâches quotidiennes. « Globalement, c’est juste une lenteur supplémentaire pour accéder aux informations, explique Gilles, son chef d’équipe. Quand c’est nécessaire, on met en place des petits contournements et ça se passe bien. »

Une situation qui arrange bien Benoît, qui ne saurait se résumer à son handicap. « Je suis sûr que plusieurs collègues ne savent même pas que je suis handicapé », assure-t-il. La preuve : « Si je me plante, tout le monde ose me le dire ! »

Pendant des années, il a redoublé d’efforts pour être apprécié de ses supérieurs. Une déformation professionnelle qui le suit encore aujourd’hui. « C’est le seul salarié que je dois freiner », assure, en rigolant, son manager. Pour Benoît, c’est aussi une façon de montrer qu’il ne compte pas s’arrêter là. « J’ai envie de monter plus haut » , confie-t-il. L’ambition, plus forte que le handicap.

Source OUEST FRANCE.

 

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