Amputé après un accident, un viticulteur du Médoc en litige contre un assureur pour sauver son domaine…

Viticulteur à Prignac-en-Médoc, Hugues Delayat est victime d’un grave accident de la circulation en juillet 2018 et perd sa jambe gauche.

Depuis, il se bat pour obtenir, de la part de l’assureur de la conductrice responsable, la réparation complète de son préjudice.

Depuis qu'il a perdu sa jambe après un accident, le viticulteur Hugues Delayat est en conflit avec l'assureur de la conductrice responsable. Il tente d'obtenir réparation complète de son préjudice pour conserver son domaine.

 

En juillet 2018, alors qu’il circulait à moto, Hugues Delayat, viticulteur dans le Médoc, est gravement blessé lors d’un accident de la route dont il n’est pas responsable.

Six mois plus tard, il doit se faire amputer de la jambe gauche, après des complications. Depuis, il se bat contre l’assureur de la conductrice responsable du sinistre pour obtenir des indemnisations nécessaires à la poursuite de son activité.

« Si je perds mon exploitation, je perds tout »

Pour faire vivre son exploitation, le château Hourbanon, qui compte 13 hectares, le viticulteur ne peut plus tout faire seul. Il ne peut plus conduire son tracteur. « En cas d’urgence, il faut débrayer, mais je ne peux techniquement pas. Il pourrait exister des solutions techniques, mais le constructeur, pour des raisons d’homologation, refuse toute adaptation de son matériel ». 

Hugues Delayat doit donc embaucher de la main d’oeuvre, qu’il finance, dans l’attente d’une indemnisation espérée depuis 2019. Mais ses moyens sont limités, et la crise du Covid a aggravé la situation.

« Si je perds mon entreprise, je ne serai pas indemnisé du chômage. Mon habitation se trouve au sein de l’exploitation. Donc si je perds mon entreprise, je perds mon capital, mon travail, ma source de revenus, ma maison », énumère Hugues Delayat.

Pour démarrer une nouvelle vie, être chômeur, sdf, unijambiste, à bientôt 50 balais, c’est un peu moyen…

Hugues Delayat, viticulteur

Un dossier qui traîne

La Macif a déjà financé sa prothèse, six fois plus chère que le modèle standard, la seule qui permette au viticulteur de circuler entre les rangs de vignes.

Mais pour l’adaptation du matériel de l’exploitation, la Macif est aux abonnés absents, selon le viticulteur.

« Si M. Delayat avait déposé le bilan, ce serait peut-être plus simple pour la Macif. Ça va coûter cher à la Macif que M. Delayat, amputé, puisse continuer à faire vivre son exploitation. La Macif n’a pas pris conscience de cela, je pense, au départ, et maintenant, elle est dans un déni. »

Frédéric Le Bonnois, avocat de Hugues Delayat

Alors Hugues Delayat et son avocat ont entamé une action en justice avec un référé.

Notre équipe a contacté la Macif, qui nous a finalement répondu par mail, en indiquant qu’elle avait suivi toutes les étapes et procédures permettant « d’évaluer le préjudice de la victime selon le principe de la réparation intégrale sans perte et profit. »

« Des échanges réguliers ont lieu entre le responsable du dossier, l’avocat de la Macif et l’avocat de M.Delayat » ajoute la Macif, qui précise qu’une proposition d’indemnité a été transmise à M. Delayat.

« Aujourd’hui, Monsieur Delayat a choisi de saisir le Tribunal. Ainsi, c’est la justice qui statuera sur le montant des indemnités dues à Monsieur Delayat » conclut l’assureur.

Source FR3.

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