Amandine élève Nola, futur chien guide d’aveugle…

Depuis le mois d’octobre, Amandine Pascal, étudiante en école de commerce, a pris sous son aile Nola, futur chien guide d’aveugle. Elle l’éduque jusqu’à sa première année.

« Quand on est étudiant, on n’a pas beaucoup d’argent à donner pour aider les autres, affirme Amandine, étudiante en école de commerce à Boulogne-Billancourt. Le bénévolat est un bon moyen de rendre service à son échelle. » Son engagement : élever Nola, un labrador futur chien guide d’aveugle. Elle doit familiariser le chiot avec l’environnement extérieur en l’emmenant partout.

La jeune femme de 20 ans est accompagnée par l’École des chiens guides de Paris dans ce projet. C’est la seconde fois qu’Amandine s’engage pour la cause animale. « En 2016, j’ai été bénévole dans un refuge pour animaux orphelins ou sauvages, en Afrique du Sud. »

La mascotte de l’école

Avant d’accueillir la chienne, Amandine a du convaincre son entourage. « Ma famille n’était pas forcément emballée, la condition était que je m’en occupe toute seule, explique la jeune femme. Il me fallait aussi l’accord pour l’emmener en cours. » Son école de commerce, l’ESSCA, accepte tout de suite son projet. Tous les jours, Amandine emmène donc Nola à l’école. « Elle a toujours été très sage en cours, précise-t-elle. C’est devenu la mascotte de l’école. »

Restaurants, transports en commun, écoles… La loi stipule que les chiens guides d’aveugle ont accès aux lieux ouverts au public. Cependant, certains établissements s’opposent à la présence d’un chiot. « Ils nous font parfois remarquer qu’on n’est pas aveugle. On est obligé de rappeler les droits et de préciser qu’un refus entraîne une amende. » Amende qui peut monter jusqu’à 450 €. « En un an, on ne m’a refusé qu’une seule fois l’accès à un établissement, raconte Amandine. Mais je n’ai pas porté plainte. »

Aucun frais

Tout le monde peut choisir d’élever un chien guide. Seules conditions : ne pas habiter à un étage élevé dans un immeuble sans ascenseur car « on doit porter le chiot jusqu’à ses 5 mois pour préserver ses hanches », et être disponible pour l’emmener partout. L’École des chiens guides prend en charge tous les frais.

La personne volontaire doit aussi s’engager à suivre des leçons de dressage. Toutes les trois semaines, Amandine et son labrador assistent à des cours pour éduquer le chiot. « Il faut lui apprendre à s’asseoir devant le passage piéton, à reconnaître les bornes pour les tickets de métro… »

Une séparation en douceur

Après plusieurs mois passés aux côtés d’Amandine, Nola partira rejoindre l’école des chiens guides. Elle y passera environ six mois et sera remise gratuitement à une personne déficiente visuelle. « On sait dès le départ qu’on est là pour l’éduquer au début de sa vie, mais ça n’empêche pas de s’y attacher énormément. » Une séparation qui se fait petit à petit. « Au début, Nola est séparée de moi pendant quelques jours, explique la jeune femme. Puis elle part une semaine pour l’habituer à vivre avec d’autres personnes. »

Des familles relais sont également mandatées pour garder le chiot au moins une semaine. « Je suis en stage donc c’est une famille qui accueille Nola. » Elle ignore si elle récupérera le labrador à son retour ou s’il partira directement à l’école. Nola rentrera seulement les premiers week-ends chez Amandine.

Six mois après que Nola aura rejoint son maître aveugle, ce dernier recevra les coordonnées d’Amandine et pourra choisir de la contacter ou non pour qu’elle revoie le labrador. « Ce temps permet au chien et à l’aveugle de créer un vrai lien qui ne soit pas parasité par la famille d’accueil. » Quand Nola sera à la retraite, l’aveugle pourra faire le choix de la garder ou de le laisser à l’adoption. Amandine pourra alors le récupérer, si elle le souhaite.

Source OUEST FRANCE.

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