5 ans et demi, les prématurés ont toujours des difficultés…

Une vaste étude de l’Inserm pointe les troubles du neuro-développement sur les bébés nés grands prématurés.

À l’âge d’être scolarisés, ils sont 27 % à présenter des difficultés sévères, sans être toujours bien accompagnés pour y faire face.

Les bébés prématurés présentent davantage de risques de présenter des problèmes de développement. Photo Philippe HUGUEN/AFP

 

Attention fragiles. Les enfants prématurés rencontrent souvent des difficultés au quotidien, et ne sont pas suffisamment accompagnés pour y faire face. C’est le constant d’une vaste étude menée par l’Inserm sur un peu plus de 3 000 enfants. Les scientifiques se sont penchés sur l’évolution, à l’âge de 5 ans et demi de bébés nés prématurés en 2011.

Premier enseignement : tout dépend du degré de prématurité. Plus on naît tôt, plus les risques de séquelles, et leurs conséquences tout au long de la vie sont importantes. Ainsi, seulement 35 % des enfants nés extrêmes prématurés, près de 45 % des grands prématurés et 55 % de ceux nés modérément prématurés auront une trajectoire développementale proche de la normale.

Par rapport à la précédente étude sur les prématurés, menée en 1997, « il y a eu beaucoup de progrès, mais il y a encore beaucoup de difficultés pour ces enfants », note le Pr Stéphane Marret, pédiatre et co-auteur de l’étude. À présent les bébés nés très avant terme sont davantage de chances de survie, et moins de risques de problèmes moteurs.

Restent les difficultés de neuro-développement. Avec toujours un degré lié au moment de la naissance : 27 % des enfants nés extrêmes prématurés présentaient des difficultés sévères ou modérées de développement, 19 % des enfants nés grands prématurés présentent des difficultés de même type, contre 12 % des enfants modérément prématurés.

Ces difficultés, qui inquiètent les parents et nécessitent un accompagnement, se font sentir à l’entrée à l’école, comme le montre l’étude Epipage 2, centrée sur les enfants de 5 ans et demi.

Alors que 93 % des enfants modérément prématurés étaient scolarisés dans des classes ordinaires (sans soutien spécifique), cette part ne concernait plus que 73 % des enfants nés extrêmes prématurés. Par ailleurs, plus de la moitié des enfants nés extrêmes prématurés, un tiers des enfants nés grands prématurés et un quart des enfants nés modérément prématurés bénéficiaient d’une prise en charge de soutien au développement (orthophonie, psychomotricité, ou encore soutien psychologique).

Mais 20 à 40 % des enfants avec des difficultés sévères ne bénéficiaient pas de soutien. Et pour de nombreuses familles, avoir accès aux aides et au soutien scolaires relèvent du parcours du combattant.

Pour les enfants prématurés qui naissent aujourd’hui, les soins en néonatologie ont évolué, pour être moins invasifs, laisser plus de place au peau à peau avec la maman et utiliser le lait maternel. Autant d’éléments qui ont des effets bénéfiques sur le développement de l’enfant. Mais le chemin est encore long pour limiter les risques de séquelles.

Source EST REPUBLICAIN.

 

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