Transfert d’embryons post-mortem : l’affaire devant le Conseil d’Etat…

Une veuve, peut-elle récupérer des embryons en vue d’un transfert à l’étranger, afin de donner naissance à un 3ème enfant ?

Ce dossier, porté par une jeune Finistérienne, dont le mari est décédé il y a quelques mois, sera exposé devant le Conseil d’Etat le jeudi 16 janvier prochain.

Transfert d'embryons post-mortem : l'affaire devant le Conseil d'Etat. Laurenne avec une de ses filles / © Louise Cognard - France Télévisions

L’affaire sera portée devant le Conseil d’Etat le 16 janvier. Le tribunal administratif de Rennes avait en effet rejeté vendredi 20 décembre la demande d’une jeune veuve qui souhaitait le transfert en Espagne, en vue d’une troisième grossesse, d’embryons conçus de son vivant avec son époux décédé et conservés au CHU de Brest. La femme avait saisi le tribunal en référé après que le Centre hospitalier universitaire de Brest lui avait fait savoir que « le transfert d’embryons post-mortem n’était pas autorisé » en France.

Des embryons congelés pour une troisième grossesse

Roy, le mari de Laurenne Cabarello, est décédé au mois d’avril 2019, d’une leucémie à l’âge de 27 ans. Quelques mois avant, le couple s’était marié en chambre stérile et accueillait leur 2e fille, née grâce à une fécondation in vitro. Suite à cette dernière grossesse, le CHU de Brest avait conservé quatre embryons. Le couple avait alors émis le souhait d’avoir « au moins » un troisième enfant, a fait valoir l’avocate de Laurenne, devant le tribunal administratif. Aujourd’hui, la jeune femme se bat en effet pour récupérer les embryons restants afin de pouvoir se faire inséminer en Espagne, et avoir un 3e enfant, même si dit-elle « je suis tout à fait consciente que les enfants n’auront pas de papa ».

En France, la PMA n’est pas autorisée pour les femmes seules

Pour le moment, la loi française est claire. Les femmes seules ne peuvent pas bénéficier de la PMA, la procréation médicalement assistée. Le projet de loi bioéthique pourrait changer cela, mais le flou persiste sur la situation de Laurenne : il s’agirait d’une PMA dite « post-mortem » puisque le père est décédé. Elle espère voir aboutir sa démarche, pour elle mais aussi « pour qu’elle puisse servir à d’autres ».
Pour Laurenne, le temps presse. Car si le Conseil d’Etat rend une décision favorable au transfert d’embryons en Espagne, l’insémination devra se faire avant le 21 avril, date d’anniversaire du décès de Roy.

Le reportage à Langolen (29) de Sarra Ben Chérifa, Louise Cognard et Richard Gurgand.

Source FR3.

 

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