Sexualité et handicap, assistance sexuelle : un sujet tabou ?…

Qu’en est-il de la sexualité et de la vie affective des personnes handicapées ? Cette question sert de fil rouge du film espagnol Vivir y otras ficciones, en salles depuis le 7 février 2018.

Sexualité et handicap, assistance sexuelle : un sujet tabou ?

Sexualité et handicap, assistance sexuelle : un sujet tabou ?

Les personnes en situation de handicap, qu’il soit physique ou mental, ont le droit de vivre des relations amoureuses et d’avoir une sexualité. Mais dans les faits, cela n’est pas si simple. Catherine Agthe Diserens, sexo-pédagogue spécialisée et auteure de Sexualité en handicaps. Entre tout et riens… (éd. Saint-Augustin) a accepté de répondre à nos questions (Santé Magazine)

Pourquoi la sexualité des personnes handicapées est-elle encore taboue ?

Identité et sexualité, composantes centrales de l’être humain, sont mariées à jamais au nom de l’évidence fondée sur le genre : on naît homme ou femme, avant tout (NDLR : au sens biologique). Le handicap ne peut certes pas être gommé, mais il ne doit pas devenir une identité. Chacun-e est une personne sexuée, sexuelle et désirante. Un être humain en relation, un être vivant. Habituellement, le corps naît, grandit, vieillit, meurt. Le corps ressent, s’épanouit, souffre, aime… celui de la personne handicapée aussi !

L’ouverture des esprits, de la parole et des actes au sujet de la sexualité des personnes en situation de handicap (qu’il soit inné ou acquis) ne cesse de croître depuis une trentaine d’années. Des résistances subsistent bien sûr, c’est pourquoi nous prolongeons nos engagements : faire connaître les enjeux liés aux droits relevant de la santé sexuelle que l’on vive, ou non, avec un handicap. (…) En Suisse, depuis une quinzaine d’années nous faisons plus que « d’en parler » ! Nous avons construit des réponses, nous adaptons les accompagnements, nous permettons au désir et au plaisir d’exister, de se développer.

Comment sortir de ce tabou ?

À cet égard, j’aimerais citer le récent Guide de bonnes pratiques dans le contexte des institutions spécialisées (publié en Suisse romande par Santé Sexuelle suisse et l’association SEHP dont je fus la présidente durant 18 ans).

Parmi les propositions et réalisations mises en avant dans cet ouvrage :

  • en institution, la privatisation de la chambre pour le respect de l’intimité du/de la bénéficiaire,
  • l’achat d’un lit de couple,
  • l’usage ponctuel de sextoys,
  • des rencontres « slow dating » pour élargir le cercle des relations amicales, voire plus si entente,
  • l’aide de l’assistance sexuelle, une suppléance créative dans un désert de touchers sensuels, sexuels.

Pour encore alléger le poids du tabou, je préconise vraiment de se former. Car comment imaginer un entourage professionnel se comportant d’emblée adéquatement dans un domaine si sensible ? Les formations de base sont encore assez souvent muettes à cet égard.

Qu’est-ce que l’assistance sexuelle aux personnes handicapées ?…

 

Que comprendre lorsque l’on parle de la sexualité de la personne handicapée ?…

Une personne en fauteuil roulant rencontre-t-elle les mêmes « problématiques » qu’une personne handicapée mentale?…

Plus d’information, cliquez ici.

Source SANTE MAGAZINE.

 

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