SCANDALE – Sécurité sociale. Quelle est cette fraude qui coûterait « 14 milliards d’euros par an » ?…

Selon une estimation de 2011, il existerait 1,8 million de numéros de sécurité sociale attribués sur la base de faux documents.

Le gouvernement assure vouloir lutter « massivement contre la fraude » mais l’Assemblée nationale a voté contre la remise d’un rapport d’information sur le sujet.

Sécurité sociale. Quelle est cette fraude qui coûterait « 14 milliards d'euros par an » ?

La fraude pourrait concerner 1,8 million de numéros de Sécurité sociale attribués sur la base de faux documents selon la sénatrice centriste Nathalie Goulet. « Ces faux numéros de ‘sésame paye-moi’ » occasionneraient « une fraude évaluée à 14 milliards par an », selon la sénatrice de l’Orne.

L’affaire ne date pas d’hier. « Ce sont les conclusions d’une investigation que nous avions faite à l’époque où j’étais au ministère du Budget (N.D.L.R. : en 2011) en charge de la coordination de la lutte contre la fraude aux finances publiques », a expliqué sur RMC le magistrat Charles Prats, spécialiste de la fraude fiscale et sociale.

Nathalie Goulet avait précisé dans l’hémicycle avoir été informée que « 5 000 faux comptes avaient été supprimés. Sur 1,8 million, le compte n’y est pas ».

« Un pillage dont le gouvernement est complice » selon Marine Le Pen

Selon cette estimation de 2011, il existerait « 1,8 million de numéros de Sécu attribués sur la base de faux documents », dans le cadre d’un processus d’attribution particulier, réalisé « manuellement », pour les personnes nées à l’étranger.

« 1,8 million de numéros de Sécurité sociale de gens nés à l’étranger. C’est un chiffre colossal ! 1,8 million de numéros frauduleux représentant environ 13 milliards par an. Un pillage dont le gouvernement est complice ! », a réagi sur Twitter la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen.

Le secrétaire d’État au Numérique Mounir Mahjoubi avait assuré de la détermination du gouvernement à « lutter massivement contre la fraude documentaire ». Il avait également précisé qu’« un suivi régulier » de la fraude documentaire et sociale était déjà retracé dans les bilans annuels des différents organismes, y compris l’assurance-maladie.

L’Assemblée nationale vote contre le rapport sur la fraude

Contre l’avis du gouvernement, Nathalie Goulet avait réussi le 7 décembre à faire adopter par le Sénat un amendement prévoyant que le gouvernement remette au Parlement « un rapport d’information sur l’étendue » de cette fraude relative à l’attribution des numéros de Sécurité sociale.

L’Assemblée nationale l’a passé à la trappe. « La position de l’Assemblée nationale à l’égard d’une simple mesure de contrôle est tout simplement inacceptable », a déclaré la sénatrice de l’Orne.

Source OUEST FRANCE 21/12/2018.

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