Quimperlé. Des portraits de mômes, au-delà du handicap….

À Quimperlé (Finistère), durant trois jours, une scénariste et une illustratrice vont croquer le portrait de neuf enfants de l’IME (Institut-médico-éducatif) François-Huon.

Cela débouchera sur trois expositions.

Une partie des jeunes de l’IME François-Huon, à Quimperlé, qui jouent le jeu du portrait écrit et illustré, en compagnie d’Isabelle Pérénnès, éducatrice spécialisée.

Dans les années 1970, Marguerite Duras a écrit un conte qui s’appelait « Ah ! Ernesto ».

Le petit Ernesto disait à sa maman qu’il ne voulait pas retourner à l’école car on lui apprenait des choses qu’il ne savait pas.

Lucie Braud, écrivain et scénariste de 43 ans, installée à Doëlan, a été marquée par Duras qui menait des entretiens avec des enfants.

« Elle les interrogeait sur la façon dont ils percevaient le monde, le futur, leur lien avec la télé et les livres. »

Lucie a suivi la même veine en compagnie de la bordelaise Lauranne Quentric, 40 ans, illustratrice.

Dans un village du Lot-et-Garonne, à Grateloup, elles ont dressé le portrait de 31 enfants, dont cinq sourds. Depuis lundi, elles ont posé crayons de couleurs et dictaphone à l’institut médico-éducatif François-Huon, à Quimperlé, dans la classe d’Isabelle Pérénnès et de Lucille Pottier.

Neuf enfants en situation de handicap se livrent. « On leur pose des questions, sans obligation d’y répondre, sur qui est-on en dehors de l’école, souligne Lucie Braud, sur leur vision du monde, du futur. Ils n’ont pas le même rapport au temps que nous. Ils ont d’ailleurs une parole positive. Le futur ne les effraye pas. ll y a souvent une notion de beauté dans ce qu’ils dépeignent. »

Des expos à venir

Isabelle Pérénnès, éducatrice spécialisée, qui accompagne les enfants tout au long de l’année est ravie de cette rencontre : « On dépasse le handicap, on accorde une grande part à leurs rêves, leur façon de voir l’extérieur. »

Les enfants, âgés de 9 à 11 ans, se prêtent volontiers au jeu. Lucie collecte leurs paroles et mettra tout cela en forme dans un texte. De son côté, Lauranne apporte son trait de dessin, ses couleurs : « Je fais un croquis rapide, sur leurs attitudes, leur visage et le monde qu’ils décrivent. »

Les portraits réalisés à quatre mains s’appuient sur les propos de l’enfant, sur ce qu’il a voulu montrer et dire de lui.

« Nous travaillons à la réalisation d’un portrait subjectif de l’enfant dans l’intention de donner une image positive, respectueuse et unique de sa personne. »

Le projet s’intitule « Nos enfants de Quimperlé ». Il est soutenu par Quimperlé communauté et a reçu le Prix coup de cœur du jury Trophée vie locale du Crédit agricole du Finistère et est sélectionné pour le prix départemental.

Le travail réalisé sera bien entendu exposé à l’IME de Quimperlé, en juin, à la médiathèque de Riec-sur-Bélon en mai 2019, et en avril-mai-juin 2019 à la médiathèque de Quimperlé.

La scénariste et l’illustratrice entendent poursuivre leur travail commun, ailleurs, avec des enfants mais aussi des adultes. Leur projet : faire des portraits dans une réserve indienne au Québec.

Source OUEST FRANCE.

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