Nord : Réforme des gardes médicales : ce qui va changer à partir de novembre…

Le système de garde des médecins généralistes va être réorganisé cet automne. L’agence régionale de santé a présenté son projet début août.

Pas de gros bouleversement, mais des évolutions pour les patients et les médecins.

Nord - Réforme des gardes médicales : ce qui va changer à partir de novembre

Lille, France

En-dehors des horaires d’ouverture habituels des cabinets (de 20h à minuit en semaine, de midi à minuit les samedis et de 8h à minuit les dimanches et jours fériés), les patients peuvent avoir accès à un médecin de garde. C’est ce qu’on appelle la permanence des soins ambulatoires (PDSA).

Suite à la fusion des régions, l’Agence régionale de santé (ARS) devait harmoniser l’organisation de cette permanence de soins dans les différents départements des Hauts-de-France. Il s’agit aussi de répondre à la pénurie : « Aujourd’hui, faute de médecins volontaires, certains territoires n’ont plus – ou moins – de médecins de garde », indique l’ARS. Certains malades n’ont alors pas d’autre choix que de se rendre aux urgences.

Plus de kilomètres à faire pour les médecins et les patients

Le projet, publié le 6 août, prévoit notamment de regrouper plusieurs secteurs de garde. Ils passeront par exemple de cinquante-cinq à vingt-trois zones dans le Pas-de-Calais. Ce système permettrait de « garantir à toute la population l’accès à un médecin [de garde] » selon l’ARS.

Les généralistes volontaires seront donc moins souvent de garde, mais devront couvrir un territoire beaucoup plus grand les soirs où c’est leur tour. En contrepartie, leur indemnisation sera doublée. Mais pour le conseil de l’ordre des médecins du Nord, le risque, c’est de décourager les médecins à se porter volontaires pour les gardes : « A long terme, est-ce que le volontariat va persister vu le travail demandé ? S’ils doivent faire 25 km pour voir quelqu’un s’ils sont appelés, certains ne voudront pas ! » soupire Bernard Decanter, le secrétaire général.

On a le meilleur système de santé au monde. Pour le préserver, il faut évoluer. Les patients doivent accepter de se déplacer. » – Charles Charani

Autre conséquence, pour les patients cette fois : ceux qui peuvent se déplacer devront eux aussi faire plus de route pour consulter leur médecin de garde. « Pour le cas extrême d’un malade à Dannes, et si pas de chance c’est le médecin de Merlimont de garde, il va devoir faire 35 km », explique Pierre-Antoine Guilly, médecin généraliste à Etaples dans le Pas-de-Calais.

Mais pour Charles Charani, responsable de la régulation médicale du Nord, ce regroupement des secteurs est indispensable, compte-tenu de la pénurie de généralistes :« Il n’y a plus de médecin. Les médecins qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. On a le meilleur système de santé au monde. Pour le préserver, il faut évoluer. C’est-à-dire que les patients doivent accepter de se déplacer jusqu’au cabinet de consultation. On vit dans une situation économique qui ne permet plus de se payer le luxe qu’on avait. »

Développer les maisons médicales de garde

La réforme a été préparée en concertation avec les professionnels de santé. Mais pour plusieurs médecins, plutôt que regrouper les secteurs, il faudrait développer les maisons médicales de garde, ces gros cabinets où les médecins se relaient pour accueillir les patients le soir et le week-end. C’est ce que souhaite notamment Pierre-Antoine Guilly, généraliste à Etaples. L’ARS prévoit de regrouper son secteur avec trois autres : Le Touquet, Le Trépied et Camiers. « Je ne crois pas du tout au regroupement des secteurs. Je crois à une maison médicale de garde placée au centre d’une zone. Il faut que ce soit un lieu unique, que les horaires soient toujours les mêmes, pour que les gens reprennent l’habitude de consulter leur médecin de garde plutôt que d’engorger les urgences. »

Avec la réforme, une chose ne change pas : si vous êtes malade pendant la nuit, mais que cela ne relève pas des urgences, il faut appeler le  03 21 71 33 33 dans le Pas-de-Calais, au 03 20 33 20 33 dans le Nord. En fonction de vos symptômes, un médecin régulateur vous conseillera et vous indiquera quel est le cabinet de garde le plus proche de chez vous. Dans le Nord, vous pouvez aussi appeler SOS Médecin au 36 24.

Source FRANCE BLEU.

Pour marque-pages : Permaliens.