Médias. Des progrès à faire pour le handicap…

Peu de programmes sous-titrés accessibles en ligne, une représentation du handicap restée « marginale » en 2017 : la télévision doit encore faire beaucoup de progrès dans son ouverture aux personnes handicapées, selon le rapport annuel du CSA publié mardi 29 mai.

Le conseil supérieur de l'audiovisuel veut faire plus pour les personnes en situation de handicap.

Le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a rendu public mardi 29 mai son bilan 2017 quant à l’accessibilité des programmes aux personnes en situation de handicap ainsi que leur représentation à l’antenne. Pour le conseil, la télévision a du pain sur la planche et doit faire plus d’efforts. « Aujourd’hui, le handicap est devenu un vrai sujet », a lancé lors d’une conférence de presse Mémona Hintermann-Afféjee, membre du CSA qui a supervisé le rapport. « Il faut montrer les personnes handicapées! »

Le Conseil entend rédiger « une charte relative à la représentation du handicap ». Cette charte « serait notamment l’occasion d’élaborer un lexique des bons termes à employer face au handicap pour éviter les propos ou expressions blessantes sans tomber pour autant systématiquement dans le compassionnel », explique le CSA.

Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, compte notamment sur la préparation des Jeux paralympiques parisiens de 2024 pour faire évoluer les mentalités. « Il y a beaucoup trop d’abus dans le langage quotidien qui risquent de nuire à la représentation des personnes handicapées », a-t-elle regretté.

Les grandes chaînes ont globalement respecté l’obligation qu’elles ont de sous-titrer 100 % de leurs programmes (avec quelques dérogations) et beaucoup d’entre elles ont également diffusé davantage de programmes audio-décrits à destination des aveugles et malvoyants, notamment M6, Canal + et France Télévisions.

Cependant, il reste difficile de trouver des programmes sous-titrés dans les services de rattrapage en ligne, note le CSA. Actuellement, seuls France Télévisions (France.tv) et le groupe M6 (6play) proposent sur internet de nombreux contenus sous-titrés ou audio-décrits.

Les groupes qui ne proposent aucun de ces contenus ont expliqué au Conseil qu’ils « rencontraient des difficultés financières et techniques » : certains players vidéo ne leur permettent toujours pas, par exemple, d’intégrer une seconde piste audio pour diffuser l’audiodescription, selon le CSA.

En 2017, la représentation du handicap est restée « marginale », regrette le Conseil : seulement 0,6 % du total des personnes indexées dans les programmes sont perçus comme handicapées (contre 0,4 % en 2015 et 0,8 % en 2016 grâce aux Jeux paralympiques).

Pour le CSA, « le constat est chaque fois le même, le handicap ne semble pas être considéré comme télégénique, ou difficile à appréhender médiatiquement ».Les médias font par ailleurs « régulièrement état de leurs difficultés à recruter des personnes handicapées formées aux métiers de l’audiovisuel et de la communication », et les écoles et centres de formation à ces métiers doivent « trouver des solutions pour accueillir tous les élèves en situation de handicap », souligne le CSA.

Le taux d’emploi direct des personnes en situation de handicap (6 % de l’effectif selon la loi) est « rarement atteint dans les entreprises de l’audiovisuel ».

Source OUEST FRANCE.

 

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