Logement : les handicapés, ou les grands perdants de la loi Elan…

La loi Elan était en discussion à l’Assemblée ce mercredi 30 mai : le texte doit permettre « de construire plus, mieux et moins cher ».

Mais sur la question du handicap, il fait polémique : seuls 10% des logements neufs devront être accessibles aux personnes handicapées, contre 100% actuellement. 

Logement : les handicapés, ou les grands perdants de la loi Elan

« Construire plus, mieux et moins cher », c’est l’ambition de la loi Elan, discutée ce mercredi 30 mai à l’Assemblée. Seul bémol : 10% des logements neufs devront être accessibles aux personnes handicapées, contre 100% actuellement. Quelles seront les conséquences pour les personnes handicapées ? Les journalistes de France 2 ont rencontré Martine Laumonier. Il y a trois mois, celle-ci a emménagé dans un cocon douillet à Strasbourg (Bas-Rhin). Atteinte d’une sclérose en plaques, elle ne peut se déplacer sans son déambulateur. Pendant des années, celle qui est aussi membre de l’association des paralysés de France (APF) a vécu dans un logement inadapté, avec une salle de bain standard. Ici, tout est pensé pour qu’elle vive en toute sécurité : « le lavabo est adapté, il est construit très bas », lui permettant de se laver au lavabo en utilisant son déambulateur. Si « un coup de vertige » la prend, Martine est « en toute sécurité ». De même, la douche accessible lui a changé la vie, elle qui a dû se laver pendant des années malgré sa paralysie dans une baignoire.

Faciliter la construction de logements neufs

Son loyer ? 526 euros par mois, une fois les aides déduites, pour une pension de 1 300 euros. Avec un évier et des plans de travail à hauteur, elle retrouve le plaisir des gestes simples, comme laver ses légumes et les cuisiner, des gestes qu’elle ne faisait plus. Aujourd’hui, 100 % des logements neufs doivent être construits selon les normes « handicapés ». Le projet de loi Elan, qui entend assouplir ces normes avec seulement 10 % de logements accessibles, est une bonne nouvelle pour le promoteur Philippe Jarlot : il espère ainsi mieux répondre aux besoins des acheteurs, dont la très grande majorité chasse les mètres carrés. D’autant que tous les autres logements, les 90% récents, devront être eux modulables. En effet, « Les bureaux de contrôles ne vont pas nous laisser faire tout ce qu’on veut, explique-t-il, puisque les appartements doivent être évolutifs, pour permettre demain à quelqu’un, même pour un an ou deux ans, en mobilité réduite, d’adapter facilement les appartements sans trop de frais d’aménagement ». Faciliter la construction de logements neufs, c’est l’objectif du gouvernement avec ce projet de loi. Un assouplissement que les personnes handicapées regrettent, au vu des difficultés que certaines rencontrent à se loger.

Source France TV.

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