L’UFC Que-Choisir alerte sur le montant exorbitant des frais bancaires de succession…

L’association souligne la disproportion des tarifs pratiqués en France, représentant selon elle une manne bancaire d’au moins 150 millions d’euros.

Pour un même montant de succession, ces frais peuvent varier du simple au quadruple selon les banques.

 

En pointant le coût exorbitant des pompes funèbres, l’UFC Que Choisir avait déjà dénoncé le fardeau financier qui vient s’ajouter au chagrin des personnes endeuillées. Dans une étude rendue publique ce vendredi, l’association de consommateurs entend alerter cette fois sur l’opacité des tarifs bancaires de succession. Ces frais sont prélevés pour la clôture du compte de la personne décédée. Ils rémunèrent le traitement des opérations administratives jusqu’au transfert des avoirs aux héritiers (principalement la réception de l’acte de décès, l’inventaire des fonds et la gestion des mouvements post-mortem sur le compte).

En France, le montant médian de succession tourne autour de 20.000 euros. Pour cette somme, les banques françaises ponctionnent 233 euros en moyenne, selon l’étude d’UFC Que—Choisir, qui s’appuie sur l’observation des tarifs pratiqués par 21 banques françaises jugées représentatives du secteur bancaire. Une moyenne qui cache d’importants écarts puisque LCL, qui arrive en tête, pratique un tarif de 527 euros là où Crédit mutuel Centre Est Europe ne demande que 120 euros. En comparaison, ces tarifs sont, selon l’association, deux fois supérieurs à ceux pratiqués en Belgique ou en Italie et même trois fois plus élevés qu’en Espagne. Sans parler de l’Allemagne qui les a tout bonnement déclarés illégaux.

Inquiétudes des parlementaires

À ces frais de succession, s’additionnent les frais pour transfert de virement externe, si le compte de l’héritier est domicilié dans une autre banque que celui de la personne décédée. Facturés par une banque sur 4, ils s’élèvent en moyenne à 145 euros.

L’association de consommateurs affirme ne pas être la première à s’enquérir du sujet. Selon elle, ce sont, au cours des 10 dernières années, plus de 33 questions parlementaires qui ont été posées aux différents gouvernements pour réclamer un encadrement de ces frais de succession, de la part de parlementaires de tout bord. Toujours selon l’association, les différents gouvernements ont en retour avancé la possibilité laissée aux consommateurs de faire jouer la concurrence en choisissant la banque qui demandera les frais les moins élevés. Un argument loin de tenir pour UFC Que Choisir. « Les brochures tarifaires font 50 pages en moyenne. Et ce n’est pas ça qui fait qu’on va dans une banque ou une autre, mais davantage le prix de la carte bancaire » explique Matthieu Robin, chargé du secteur financier au sein d’UFC-Que Choisir.

Forte de ces constats, l’association demande aux politiques la mise en place d’un plafonnement de ces frais, à un niveau couvrant les coûts réellement supportés par les banques.

Source LE FIGARO.

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