Les Doigts qui rêvent : une maison d’édition de livres tactiles récompensée par un prix international…

Depuis 1994, la maison d’édition « Les Doigts qui Rêvent » est une des rares à fabriquer des livres tactiles de grande qualité.

Un prix international, IBBY-Asahi, vient de récompenser son travail. 

Les Doigts qui rêvent : une maison d’édition de livres tactiles récompensée par un prix international

L’associative « Les Doigts qui Rêvent » est une maison d’édition qui produit des livres tactiles pour les enfants déficients visuels. Elle est une des seules au monde à le faire.
En mars 2018, son travail est reconnu par le prix IBBY-Asahi attribué chaque année pour récompenser des activités jugées remarquables et contribuant à la promotion de la lecture pour les enfants et les jeunes. Un prix qui représente 10 000 euros qui vont servir à produire de nouveaux ouvrages.
Une récompense que ses fondateurs, n’auraient certainement pas imaginée. La naissance de cette maison d’édition associative ressemble à conte. C’est l’histoire d’un instituteur, Philippe Claudet, qui a dans sa classe une élève aveugle Amandine. Pour elle, il crée un livre tactile artisanal, « Au pays d’Amandine », illustré par des textures et des matières différentes. Encouragé par des parents d’enfants déficients visuels, il franchit tous les obstacles, trouve des financements et parvient à faire éditer une 100 aine d’exemplaires de livres. En Europe, c’est la première fois que des livres tactiles sont produits en série. En 1994, ils créent leur maison d’édition, « Les Doigts qui Rêvent ».

Les livres bricolés du départ laissent la place à des ouvrages qui n’ont rien à envier à ceux des grandes maisons éditeurs. L’association fait le pari de la richesse qu’apporte le toucher en offrant à ses lecteurs une diversité infinie de matières.
Pour fabriquer les livres, la maison d’édition choisit le cadre de l’économie sociale et solidaire. Elle s’associe à l’ADEJ, une association a pour vocation la promotion des droits des enfants et des jeunes. Ensemble ils créent  » les Ateliers pour Voir », un organisme de réinsertion, où une dizaine de personnes reprend contact avec le monde du travail. 
Depuis, les  » Ateliers pour Voir » ont fermé leurs portes en 2015, désormais les livres sont fabriqués dans les locaux de l’association, à Talant. Cependant, elle fait toujours appel à des organismes d’insertion : l’Association des Paralysés de France  fait la découpe des illustrations, « Femmes plurielles » fait la couture pour les livres en tissu.

En 2018, « Les Doigts qui Rêvent » c’est 10 salariés entourés de 40 bénévoles. 1 400 livres tactiles sont fabriqués par an, des livres originaux mais aussi des adaptations tactiles de livres papiers existants. En effet, un agrément du ministère de la culture leur permet ces adaptations sans contrainte de droits. La maison d’édition est encore une des seules au monde à produire des ouvrages tactiles aussi beaux, ils sont exportés vers les Etats-Unis, l’Allemagne et la Hollande. Depuis sa création, l’association a aussi diversifié ses activités. Elle édite des outils de sensibilisation et une collection de corpus autour de la déficience visuelle.
Grâce à l’aide d’un certain nombre de financeurs, l’association peut continuer à  produire et diffuser largement ses ouvrages. Normalement le prix de revient est de 120€ en moyenne, par exemplaire, et grâce aux aides financières le prix public est de 55, 70 euros en moyenne. Ce soutien permet aussi d’établir un tarif préférentiel de 25€, pour les familles d’enfants déficients visuels.
Si en 18 ans, la maison d’édition associative s’est développée, son état d’esprit lui est resté le même.

Notre but est de permettre aux enfants déficients visuels d’accéder à des livres ayant la même qualité que ceux lus par enfants voyants. On utilise des couleurs et des illustrations qui puissent attirer tous les enfants – Viviana Diaz.

Source FR3.

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