L’Adapei du Doubs forme des personnes handicapées mentales au code de la route…

Ce lundi débute l’opération brioche de l’Adapei. Pendant une semaine, les bénévoles vendent des brioches et l’argent récolté sert à financer des actions concrètes pour améliorer le quotidien des personnes handicapées mentales.

Focus sur une des actions dans le Doubs, les cours de code de la route.

L'Adapei du Doubs forme des personnes handicapées mentales au code de la route

Ce lundi, vous allez pouvoir acheter des brioches pour la bonne cause dans le Doubs. Car c’est le début de l’opération brioche de l’Adapei (Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales). Vous vous êtes sûrement demandé à quoi servait l’argent récolté par les bénévoles.  Eh bien, ça permet de financer des actions concrètes pour améliorer le quotidien des personnes handicapées mentales.  Et parmi ces actions dans le Doubs, il y a des cours de code de la route. Une initiative lancée à Besançon en mars 2018. 

Une formation pour tous les âges

Cette formation s’adresse à toutes les personnes handicapées mentales, quel que soit leur âge. Elles doivent être accompagnées par le service d’accompagnement à la vie sociale de Besançon. Parmi les inscrits cet automne à Besançon, Angélique. Cette Franc-Comtoise de 32 souhaite obtenir son permis de conduire pour pouvoir être autonome. « Ca va faire un an que je n’ai plus ma voiture sans permis et du coup je suis toujours en train de demander aux autres pour faire les courses » confie-t-elle.

« Je ne suis pas si bête que les autres, même si je suis une adulte handicapée », Angélique

Pour être plus autonome et montrer aux autres qu’elle est capable de conduire, Angélique suit donc cette formation avec une vingtaine d’autres personnes. Mais cette formation n’est pas ouverte à tout le monde. « Il faut avoir accès à la lecture et ça déjà toutes les personnes qu’on accompagne ne savent pas forcément lire » note Hélène Pigeon, directrice d’établissement à l’Adapei du Doubs. La formation n’est pas ouverte non plus aux personnes qui ont des difficultés de compréhension et de repères spatio-temporels. Car « quand on conduit il faut regarder ce qu’il se passe devant, sur les côtés, pouvoir passer ses vitesses, tourner son volant… et pour certains, se coordonner dans ces actions-là c’est trop compliqué » ajoute Hélène Pigeon.

Une session d’une heure par semaine

L’Adapei du Doubs organise dix sessions, à raison d’une session d’une heure par semaine. Concrètement, ça ressemble à n’importe quelle formation classique du code de la route. La différence à l’Adapei de Besançon, c’est qu’ici le moniteur de l’auto-école de Saint-Ferjeux décortique chaque image, décrypte, explique, répète, bref prend son temps avec les élèves… C’est grosso modo un cours particulier avec des niveau de compréhension parfois différents. Une fois les dix heures de formation terminées, les inscrits doivent ensuite continuer leurs cours mais au sein de leur propre auto-école.

Parmi les six élèves ce jeudi, il y Aurora, la doyenne de 52 ans. Elle n’en est pas à son premier essai, elle avait déjà tenté de passer son code auparavant, mais sans succès. En juin, elle a voulu changer d’auto-école pour avoir une formation plus adaptée. Et ça semble fonctionner « je me sens plus à l’aise« . Et ça semble porter ses fruits, car Aurora ne fait plus beaucoup de fautes aux tests du code de la route : « je fais quatre, trois ou sept fautes alors qu’à l’examen j’en avais fait onze » assure-t-elle. Elle n’est donc plus très loin des cinq fautes maximum autorisées à l’examen du code de la route. C’est pour cette raison qu’Aurora a décidé de repasser son code au mois de novembre.

Rendre autonome les bénéficiaires de l’Adapei

A travers cette formation complémentaire, l’objectif c’est de donner aux inscrits toutes les clés pour passer leur code de la route et bien sûr ensuite leur permis de conduire. Mais suivre la formation ne garantit rien. Pour certains, il faudra trois mois pour passer le code, peut-être même dix, voire pour d’autres ce sera impossible d’obtenir le permis.

Cette formation, c’est un soutien, une chance. Reste toujours le problème du coût car aujourd’hui ces personnes payent eux aussi le même forfait auto-école que tout le monde, ils ont simplement besoin d’un temps d’apprentissage en plus ce qui revient a des montants souvent très importants.

Source FRANCE BLEU.

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