Inquiétant ! Décès aux urgences: des dysfonctionnements exacerbés par le manque de moyens…

L’enquête diligentée après le décès d’une patiente aux urgences de l’hôpital Lariboisière (Paris) en décembre dernier brosse le contexte difficile dans lequel évolue l’équipe soignante.

Décès aux urgences: des dysfonctionnements exacerbés par le manque de moyens

«Une série de dysfonctionnements» favorisés par un manque de moyens et un contexte de travail difficile: telles sont les conclusions de l’enquête interne sur le décès, en décembre, d’une patiente de 55 ans retrouvée morte aux urgences de l’hôpital Lariboisière dans la nuit du 17 au 18 décembre, 12 heures après son admission/

Les causes du décès ne figurent pas dans le rapport remis le 12 janvier à l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) et à l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. Les auteurs – deux médecins urgentistes, la directrice de l’inspection régionale santé de l’ARS et la directrice des soins de l’AP-HP – précisent qu’«il n’entre pas dans leurs attributions de porter une appréciation qualitative sur le bien-fondé ou la pertinence des démarches diagnostiques/d’orientation et des décisions médicales prises».

Le décès fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Paris. La famille de la patiente a par ailleurs déposé plainte lundi, pour «homicide involontaire» et «omission de porter secours à personne en danger», indique le journal Le Monde .

Une série de dysfonctionnements

Surveillance défaillante, identification erronée et délai de prise en charge trop important sont pointés par le rapport. Celui-ci décrit la chronologie des faits:

– Prise en charge par les pompiers à 18h17 «à proximité d’un centre médico-social où elle n’aurait pas pu être reçue», la patiente est amenée aux urgences où elle est enregistrée à 18h50, sous un nom qui s’avérera plus tard être inexact. C’est la première erreur relevée par les auteurs du rapport: «l’identité indiquée par les pompiers n’a pas été remise en cause et l’enregistrement n’a pas été fait sous statut provisoire alors que le contrôle n’avait pas été réalisé en s’appuyant sur une pièce d’identité».

– La patiente est classée en «priorité 3» et orientée vers un circuit court, soit un état de santé nécessitant une prise en charge médicale simple et n’impliquant pas le pronostic vital. Placée sur un brancard, elle sera vue à deux reprises en début de soirée, mais pas après 21 heures alors que les procédures réclament une «surveillance de la salle d’attente du circuit court (…) au minimum toutes les 120mn», note le rapport. Le journal Le Monde, qui indique avoir eu accès au dossier médical de la patiente, explique cependant qu’elle se serait plainte de «violents maux de tête» vers 2 heures du matin auprès d’une aide-soignante. Une information surprenante, la patiente ayant été rayée des listes peu après 1 heure selon le rapport d’enquête interne.

– Appelée (sous un nom inexact) vers minuit, soit plus de 5 heures après son inscription (pour un «temps d’attente théorique médecin 60 minutes»), la patiente ne répond pas. Après 4 appels infructueux dans la salle d’attente et à l’extérieur, le personnel pense qu’elle a quitté l’hôpital de son propre chef. Mais «l’enregistrement du mode de sortie n’a pas été réalisé en conformité avec la procédure», l’enquête pointant notamment un manque de vérifications.

Le lendemain matin vers 6 heures, une aide-soignante retrouvera la patiente inanimée, et les manœuvres de réanimation seront réalisées en vain.

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Source LE FIGARO.

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