Fin du « numerus clausus », refonte de la carte hospitalière : la loi santé examinée à l’Assemblée…

Le projet de loi santé arrive à l’Assemblée ce lundi pour une semaine de débats qui s’annoncent tendus.

Le texte propose des mesures pour en finir avec la pénurie de médecins et les déserts médicaux. Déjà 1.500 amendements déposés.

Le projet de loi santé d'Agnès Buzyn arrive à l'Assemblée nationale en première lecture ce lundi.

Il faut former plus de médecins et qu’ils soient mieux répartis sur le territoire. Pour répondre à ces deux enjeux, le texte, porté par la ministre de la santé Agnès Buzyn, prévoit notamment la suppression du « numerus clausus »,  la refonte de la carte hospitalière, et le développement de la télémédecine. Les oppositions de droite et de gauche dénoncent déjà un texte « flou », « précipité ». Le vote solennel en première lecture est prévu le mardi 26 mars.

Fin du « numerus clausus »

C’est l’une des mesures phares de la loi santé et qui fait plutôt consensus. Supprimer le « numerus clausus » à la rentrée 2020, ce concours couperet qui fait trembler tous les étudiants de première année. Aujourd’hui, 80% des 60 000 candidats sont recalés pour le passage en deuxième année.

Avec la fin de ce carcan, la ministre de la santé espère pouvoir former 20% de médecins supplémentaires. Les universités décideront des effectifs, en fonction des capacités des formations et des besoins de santé sur le territoire. Mais les doyens d’université ont quelques inquiétudes sur la mise en oeuvre : comment faire face à l’afflux d’étudiants supplémentaires ? comment leur assurer un stage, alors que c’est déjà difficile actuellement ?

Partage des tâches

Ces nouveaux médecins seront opérationnels dans une dizaine d’années seulement. Dans l’intervalle, il faut gérer la pénurie. Des amendements proposent ainsi de permettre aux pharmaciens de délivrer certains médicaments normalement sous ordonnance ou de déléguer des tâches médicales au personnel paramédical. Un autre amendement vise aussi à obliger les médecins traitants à accepter de nouveaux patients, ce qui met la profession en colère.

500 à 600 « hôpitaux de proximité »

Pour garantir un meilleur accès aux soins, la loi santé propose aussi de réviser la carte hospitalière avec des missions redéfinies pour les « hôpitaux de proximité », des structures chargées d’apporter une réponse aux besoins de premier recours, sans chirurgie ni maternité. L’objectif est de labelliser entre 500 et 600 « hôpitaux de proximité » d’ici 2022 (contre 243 actuellement).

Les communistes craignent que ce nouveau maillage soit décidé uniquement dans les cabinets du ministère. Les Républicains plaident pour associer les collectivités. De manière générale, les oppositions de droite et de gauche dénoncent surtout un passage en force du gouvernement qui veut procéder par ordonnance pour adopter cette mesure.

Davantage de numérique

Tous les patients pourront avoir une sorte de carnet de santé numérique d’ici 2022. Toutes les données médicales seront regroupées dans un espace numérique personnel pour assurer un meilleur suivi, et partage du dossier médical. La loi santé veut aussi développer le « télésoin », autre façon de lutter contre les déserts médicaux.

Source 20 Minutes.

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