Derrière mon handicap : ils nous racontent leur histoire !… Vidéo.

Derrière mon handicap est une série de plusieurs interviews filmées de personnes en situation de handicap mais aussi de recruteurs et professionnels des ressources humaines.

Tous nous racontent une histoire, un point de vue, des anecdotes. Les mots sont forts mais ils reflètent leur réalité.

Derrière mon handicap : ils nous racontent leur histoire !. © Antoine Marquet

Handicap… un bien grand mot pour dire beaucoup. Un mot difficile à définir et qui reste encore tabou. Entre malaise et incompréhension, parler de handicap n’est pas aisé.

En novembre 2018, à l’occasion de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées, France 3 Bourgogne s’est intéressé de près au handicap.

Ne devrions-nous pas dire handicaps d’ailleurs ? Ils sont multiples et parfois invisibles.

Redéfinissons ensemble la notion de handicap pour la comprendre et l’appréhender d’une meilleure manière.

Samuel

Samuel est atteint de surdité des deux oreilles depuis son plus jeune âge. Une surdité qui accroit en même temps que son âge augmente. Il s’en amuse presque. Pour Samuel, c’est entre 20 et 25 ans que sa surdité s’est prononcée davantage et a commencé à le handicaper.

« Je n’ai pas eu le choix de l’accepter. » confie Samuel. Ce n’est pas toujours simple. Son handicap est congénital et son fils a déjà hérité de ce « don naturel » ironise-t-il. Aucune opération n’est possible car c’est l’oreille interne qui est atteinte.

Difficulté de perception oblige, Samuel a trouvé des artifices de substitution. Il demande à faire répéter ses interlocuteurs… mais même au bout de la deuxième fois, il n’a toujours pas entendu. « On se jette à l’eau et on répond quelque chose ». Bien-sûr, parfois ça mène à des réponses complètement « à côté de la plaque ».

Une solution pour ses interlocuteurs ? Ralentir l’élocution et parler plus fort.

Depuis 12 ans, Samuel porte des aides auditives qui amplifient les sons et lui permettent relativement bien d’entendre ce que son entourage a à lui dire.

Samuel parle de son handicap à ceux qu’il ne connaît pas. Mais il admet que quelqu’un qui n’a pas l’habitude de s’exprimer face à un malentendant n’adoptera pas la bonne attitude.

Est-ce qu’il y a un avantage à être sourd ? Pour Samuel, oui. Sa surdité lui permet une meilleure concentration dans un environnement sonore saturé. « Ça permet aussi de ne pas se réveiller la nuit quand il y a du bruit à l’extérieur ».

Mais évidemment, la surdité de Samuel le conduit à un certain isolement. Dans les déjeuners de famille, il rate plusieurs sujets de discussion. Mais Samuel l’assure, il a le goût du challenge et du risque… alors il fréquente des personnes étrangères. C’est encore moins facile d’entendre et de comprendre l’anglais par exemple, mais ces situations forcent Samuel à surpasser son handicap.

Sa plus grande frustration ? Rater les blagues. Une fois sur deux, Samuel dit qu’il ne les entend pas. Alors s’il voit la foule rire, il en fait de même.
Samuel convient aussi que pendant ses études, et notamment lors des examens, il était un très mauvais voisin. Tout le monde, même les surveillants, entendait quand quelqu’un demandait une réponse. Tout le monde… sauf Samuel.

Samuel a la RQTH, la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé. Le dossier, fastidieux, a été monté et accepté… pour une simple durée de deux ans. « Ce que je ne comprends pas puisque dans deux ans je ne pense pas que je serai moins sourd. » déclare l’intéressé.

Source FR3.

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