Homme égorgé par une schizophrène : une plainte vise le suivi psychiatrique…

Un quinquagénaire avait été égorgé en février à Grenoble.

Ses proches ont déposé une plainte contre X pour homicide involontaire après avoir découvert qu’elle faisait l’objet d’un suivi.

L'agresseur a fait l'objet d'une hospitalisation sous contrainte. (Image d'illustration)

 

Les proches d’un quinquagénaire égorgé en février à Grenoble ont déposé plainte contre X pour homicide involontaire après avoir découvert que la suspecte, schizophrène, faisait l’objet d’un suivi psychiatrique ancien en raison d’une dangerosité potentielle, selon leur avocat.

Ce suivi sur décision des autorités avait été mis en place de longue date après un passage à l’acte violent dans son milieu familial, a précisé ce samedi 26 mars Me Hervé Gerbi, confirmant des informations du Parisien.

Fin février, la victime, âgée de 52 ans, a été tuée d’un coup de cutter. Une femme de 57 ans avait ensuite reconnu les faits, évoquant «des voix» qui l’auraient poussée à agir, selon le parquet. Elle a fait l’objet d’une hospitalisation sous contrainte.

Elle était suivie précédemment en milieu ouvert par un centre médico-psychologique géré par le centre hospitalier Alpes-Isère de Saint-Egrève, en Isère, un établissement de santé mentale. Le jour des faits, la suspecte avait assisté aux obsèques de sa fille.

«On sait que la situation vécue par cette femme, confrontée à la maladie de sa fille, avait été parfaitement identifiée comme un risque de déstabilisation», indique Me Gerbi, qui s’interroge dès lors sur les mesures d’accompagnement de la patiente mises en œuvre par les psychiatres dans ce contexte. «Un suivi SDRE [Soins sur décision du représentant de l’État, ndlr] a deux conditions cumulatives : des troubles mentaux et des risques pour la sécurité des personnes. Et la responsabilité en matière d’appréciation de cette dangerosité ne s’arrête pas aux portes de l’hôpital, elle est encore plus importante à l’extérieur», estime Me Gerbi.

Source LE FIGARO.

Journées de la schizophrénie : « On a l’impression qu’on lit dans vos pensées »…

Les 15e journées de la schizophrénie, du 17 au 24 mars, entendent plaider pour une meilleure intégration des personnes malades au sein de la société.

Schizoprénie

La schizophrénie touche plus de 600 000 personnes en France. Elle provoque des idées délirantes, des hallucinations et apparaît le plus souvent entre 15 et 25 ans. Les 15e journées de la schizophrénie débutent aujourd’hui. L’occasion de sensibiliser le grand public à cette maladie.
Stéphane Cognon est schizophrène depuis l’âge de 20 ans. Il a décidé de parler de sa maladie dans un livre, Je reviens d’un long voyage, aux éditions Frison-Roche.

« On s’isole, on dort très peu »

Stéphane Cognon parle d’une voix assurée de cette maladie qui a croisé son chemin, à la fin de son adolescence. Une crise fait alors basculer sa vie : « On a des hallucinations. On entend des voix. Ces voix sont en général négatives. Elles vous disent : « Va t’en ! Tu es mauvais ! » On a l’impression qu’on lit dans vos pensées. C’est-à-dire que tout est visible. Celui qui est en face de moi, qui me regarde, il sait ce que j’ai dans la tête. C’est très angoissant. »

Alors, très vite, la peur envahit la vie de Stéphane : « Il y a un repli sur soi, parce que tout fait peur, donc on s’isole, on dort très peu. » Ces bouffées délirantes l’obligent à être interné pendant trois mois. « Mes parents, quand ils apprennent ça, pleurent, se souvient-il. Et moi je ne peux pas ressentir leur émotion à ce moment là, car je suis totalement déconnecté de la vérité. »

Les médicaments le guérissent

Tous les schizophrènes ne sont pas égaux face à la maladie. Les médicaments guérissent environ un tiers des patients, ils sont inefficaces pour un autre tiers et donnent des résultats mitigés pour le dernier tiers. Stéphane a eu de la chance dans son malheur : « J’ai pris mes médicaments et petit à petit je me suis remis, mais ce fut long. »

Aujourd’hui, Stéphane l’affirme haut et fort : « Je suis guéri ! Depuis 25 ans, je n’ai plus aucun souci. Je prends un médicament tous les matins. Je n’ai pas d’effets secondaires. Je vois un psy qui vérifie si des symptômes ne réapparaissent pas.
Je n’ai pas peur de replonger. J’ai une vie stable. Mais je suis comme tout le monde, je ne suis pas à l’abri d’un choc émotionnel, d’une rupture ou d’un deuil. »

Avec une femme, trois enfants, un métier dans le BTP, Stéphane Cognon sait qu’il a gagné sur la maladie et s’il témoigne aujourd’hui, c’est pour changer le regard de la société sur les schizophrènes.

Source France TV.