Grâce à ce nouvel indicateur, on sait que 60 % des cancers du sein et environ 45 % des cancers colorectaux sont dépistés à un stade précoce.
Actuellement, en France métropolitaine, 60 % des cancers du sein, 44 % des cancers du côlon et 47 % des cancers du rectum sont diagnostiqués à un stade précoce, notamment chez les personnes de moins de 75 ans. Ce sont les principaux enseignements de la première estimation nationale de la répartition des stades au moment du diagnostic de ces tumeurs, qui a été réalisée par Santé publique France, l’Institut national du cancer, le réseau français des registres des cancers (réseau Francim) et le service de biostatistique des Hospices civils de Lyon, sur la période 2009-2012. Leur rapport, publié ce mercredi, livre donc des informations sur le degré de sévérité de ces maladies lors de leur découverte.
Concernant le cancer du sein – le plus fréquent avec plus de 59 000 nouveaux cas détectés chaque année et l’un des plus mortels avec 12 000 décès par an –, seul 1 cas sur 10 est diagnostiqué à un stade avancé et 6 sur 10 le sont à un stade précoce (avec une extension locale limitée). Ces chiffres sont stables sur toute la période étudiée (entre 2009 et 2012). Les cancers précoces sont diagnostiqués le plus souvent chez les femmes âgées de 50 à 74 ans (classe d’âge cible du dépistage organisé). Les cancers les plus avancés sont trouvés plus fréquemment chez les patientes de plus de 74 ans.
Améliorer le suivi épidémiologique
Avec 45 000 nouveaux cas détectés et 18 000 décès chaque année, le cancer du côlon-rectum est la deuxième maladie tumorale la plus meurtrière. Parmi les patients atteints d’un cancer du côlon, 44 % présentaient un stade précoce et un tiers un stade avancé au moment de leur découverte. Mais, pour les deux sexes, les diagnostics précoces étaient plus fréquents chez les 40-74 ans (48 %), alors que les stades avancés l’étaient davantage chez les moins de 40 ans (38 %) et les plus de 74 ans (37 %). La répartition des cancers du rectum est comparable à celle des cancers du côlon, avec 47 % de cas diagnostiqués à un stade précoce et 34 % à un stade avancé. Enfin, plus d’un cancer sur deux est découvert précocement chez les 15-39 ans (57 %) et chez les 50-74 ans (51 %). Là encore, les cancers diagnostiqués tardivement sont plus fréquents chez les personnes de plus de 74 ans (42 %).
Grâce à ce nouvel indicateur, « le stade au diagnostic », les spécialistes pourront affiner leur pronostic en fonction de l’extension de la maladie. Ils disposeront aussi de données de survie par stade au moment du diagnostic. Cette première publication sera suivie d’autres sur le mélanome cutané, les cancers de la prostate et de la thyroïde (fin 2018) et sur le cancer du col de l’utérus (2019). Toutes ces informations permettront d’améliorer le suivi épidémiologique des tumeurs malignes les plus fréquentes pour lesquelles un diagnostic précoce est possible. De plus, elles constituent des éléments essentiels à la surveillance des cancers en France et elles répondent à l’un des objectifs du Plan cancer 2014-2019, qui est d’« appuyer les politiques publiques sur des données robustes et partagées ».