Breteuil : des soins esthétiques pour soulager les douleurs…

Depuis le mois de février, une socioesthéticienne intervient à l’Institut médical rééducation et réadaptation pour apporter des soins esthétiques aux patients, mais pas seulement.

« On va faire un gommage et un masque », prévient Laetitia Rieutord. Avec des pinceaux, cette socioesthéticienne étale d’abord délicatement de la crème sur le visage de Nathalie. « On sent que vous avez la peau sèche », chuchote-elle. « Pourtant, j’en bois de la flotte, mais cela doit être les antibiotiques », répond la patiente, atteinte de la maladie de Lyme depuis 12 ans.

Cette ancienne responsable de magasin de 46 ans est arrivée à l’Institut médical rééducation et réadaptation de Breteuil au début du mois d’avril, après avoir passé deux mois en fauteuil roulant.

« Comme dans une bulle »

« J’avais une paralysie de mon bras droit et ma jambe gauche. Ça s’est arrangé mais il faut que je réapprenne à marcher », soupire-t-elle. Et entre les séances de kiné et l’ergothérapeute, elle profite de la présence d’une socioesthéticienne. « La maladie, ça abîme le corps quand même », lâche-t-elle. Alors, dans le salon improvisé, Nathalie se sent comme dans « une petite bulle ».

Depuis le mois de février, Laeticia Rieutord accueille chaque lundi de nombreux patients dans ce centre de rééducation. Ici, les soins esthétiques ont un double rôle : créer une relation avec la personne suivie et soulager les douleurs ou les anxiétés.

« C’est une approche complètement différente par rapport à ce que je faisais en institut », raconte cette ancienne esthéticienne de 35 ans, qui explique avoir eu un déclic quand sa grand-mère a eu le cancer du sein. Alors, elle a décidé de se former au Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Tours, qui propose des cours d’esthétique à option humanitaire et sociale.

Mémoire et estime de soi

« On apprend comment prendre en charge un patient, détaille-t-elle. On doit être beaucoup plus à l’écoute et on a des objectifs à mettre en place avec l’équipe médicale. » Pour une personne atteinte d’Alzheimer, la professionnelle va ainsi travailler sur les senteurs afin de faire travailler la mémoire. « Lorsque j’interviens dans le foyer de l’Aide sociale à l’enfance de Grandvilliers, j’accentue sur l’estime de soi », complète-t-elle.

Du côté des soignants, l’arrivée de la socioesthéticienne est saluée. « Comme ils ont tous une maladie avec un handicap, le schéma corporel est complètement modifié, constate Delphine Capronnier, spécialiste en médecine physique. Il faut d’abord les réconcilier avec leur corps avant de l’embellir, c’est essentiel. ».

Source LE PARISIEN.

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