Brest. Les Wampas ont donné leur premier concert en langue des signes…

C’était une première pour l’équipe de Didier Wampas.

Aux Jeudis du port le 16 août, à Brest, le concert du groupe de punk-rock français a été traduit sur scène par trois chansigneuses.
Océane et Annaïg, à gauche, ont traduit en langue des signes le concert des Wampas, à Brest, jeudi.

L’initiative

Sauter, crier, chanter, au rythme de la musique. Rien d’anormal pour des personnes venant assister à un concert. Mais pour les sourds ou malentendants, cela n’a rien à voir. Comment prendre du plaisir au milieu de la foule si l’on ne comprend pas les paroles ?

L’idée de rendre un concert accessible aux sourds et malentendants a été émise par la mairie de Brest. Pour clore l’édition 2018 des Jeudis du port, le groupe des Wampas s’est produit sur scène. Accompagné de trois traductrices professionnelles en langue des signes.

Une initiative originale saluée par le chanteur, Didier Wampas : « C’est la première fois en 30 ans qu’on nous propose ça. Les filles étaient à fond et elles participaient au show. Elles ont bien bossé. Je ne pensais pas qu’il fallait dix heures pour traduire une chanson ! »

« Dur de se concentrer »

Une setlist avait été envoyée au préalable aux trois chansigneuses. Et elle a bien failli être modifiée au dernier moment. « Finalement, on a préféré la conserver pour ne pas les mettre trop en difficulté, confie Didier Wampas. Il y a des moments où on a improvisé mais c’était super. Elles reviennent quand elles veulent. »

Laurène, Océane et Annaïg sont sorties ravies. Même si l’exercice n’avait rien à voir avec leur travail habituel. « Entre un discours et concert, ce n’est pas la même interprétation, explique Océane. On fait des choix pour que ce soit plus visuel. » Elle prend alors l’exemple d’une phrase qui signifierait « ça n’a pas de sens », se contentant de hausser les épaules.

Les jeunes femmes avaient déjà pratiqué cet exercice. Mais cela se limitait à chaque fois à quelques chansons. « Il y avait une bonne énergie. L’objectif était de se mêler aux artistes. On se doutait que ça partirait un peu en sucette, confie Laurène. Mais on a apprécié que la setlist soit respectée. Et les artistes nous ont vraiment ouvert la scène, on l’a partagée avec eux. »

Si le groupe a joué le jeu, fallait-il encore conquérir le public. Et les retours ont été plutôt positifs de la part des sourds et malentendants. À l’image d’Eric, 57 ans, venu de Quimper pour assister au concert. « Il a bien aimé mais la scène n’était peut-être pas assez éclairée par moments, traduit Annaïg. Les gens bougeaient beaucoup et se bousculaient. C’était dur de se concentrer. »

L’expérience mérite d’être perfectionnée pour pouvoir être renouvelée. Pour donner envie à d’autres scènes françaises d’attirer un public différent.

Source OUEST FRANCE.

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