Assistant de vie au masculin….

Thierville-sur-Meuse – Environ 70 structures travaillent dans le secteur du service à la personne en Meuse. Dans celui de l’aide à domicile, les employés masculins sont particulièrement rares. L’un d’eux témoigne.

Assistant de vie au masculin

« Des femmes ont refusé, elles ne voulaient pas que ce soit un homme qui s’occupe d’elles. Mais il y en a qui ont très bien accepté et sont contentes de mon travail. » Florian Noisier résume la difficulté pour un homme d’être assistant de vie. Mais le professionnalisme finit par prendre le dessus.

Dans les nouveaux locaux de l’Association d’aide à domicile pour personnes âgées et handicapées (Adapah) de la Meuse, quartier de Gibreauval, à Thierville-sur-Meuse, le jeune homme de 34 ans, maintenant à temps plein, se confie sur la réalité du métier pour un homme. Ils sont moins de 3 % à l’exercer en France. Un problème de regard pour les usagers, un problème d’état d’esprit pour les hommes. Assistant de vie est considéré par beaucoup comme un métier féminin.

Cela va faire quatre ans, que Florian Noisier travaille à l’Adapah. Il avait exercé plusieurs boulots avant et avait déjà réfléchi à la possibilité de travailler dans les services à la personne. Le basculement s’est produit lorsque Pôle Emploi lui a proposé une formation. Il n’a pas hésité. « Au début, je me demandais ce que je faisais là », n’élude-t-il pas. « J’ai eu des doutes, durant la formation, sur le boulot lui-même. Mais j’ai validé la formation et postulé à l’Adapah. » Banco.

« On a appris des techniques »

Le Verdunois, comme chaque nouvel auxiliaire, homme ou femme, est passé par une phase de tutorat, pour les gestes, mais aussi être présenté aux clients. La confiance doit être de mise puisque les aides à domicile ont les clefs des foyers des usagers.

« Ce n’était pas facile au début. Il faut du temps pour connaître les personnes, leurs besoins », poursuit-il. « Je n’avais pas les gestes simples comme maintenant, par exemple, pour la toilette. On a tous l’habitude de se nettoyer. Le faire à une autre personne, ce n’est pas évident. »

Parfois, être un homme est un atout car le matériel de levage par exemple ne rentre pas dans toutes les salles de bains. « Normalement, qu’on soit un homme ou une femme, on doit s’en sortir car on a appris des techniques pour manipuler une personne. »

Peu après, il entre chez l’une des dix personnes qu’il aide ce jour-là. Gilbert Colardelle, 88 ans, est accompagné chaque jour par l’Adapah. Florian Noisier l’aide le matin pour le lever, le petit-déjeuner, la toilette. Le retraité a aussi besoin d’aide pour s’habiller.

Lorsque son épouse était encore en vie, il se souvient qu’elle avait été surprise d’avoir affaire à un homme. Mais pour le retraité, « chaque personne a sa façon de travailler et c’est le résultat qui compte ». Il ajoute : « Tout le temps que je pourrais, je resterais chez moi. » C’est toute la mission des aides à domicile. Féminines ou masculines.

Source EST REPUBLICAIN.

 

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