Un handicapé en détresse fait vivre l’enfer à ses voisins…

Un unijambiste de 54 ans est sous le coup d’une expulsion après une série d’agressions et de menaces contre ses voisins dans un petit lotissement de Plaisance-du-Touch.

Plus qu’un simple conflit de voisinage, une guerre ouverte s’est désormais installée entre un groupe de riverains, rue Louis Braille, à Plaisance-du-Touch et un locataire en grande détresse. Ce Togolais de 54 ans, Fortuné, amputé d’une jambe et cloué sur un fauteuil roulant est placé dans une unité de soins à l’hôpital Marchant depuis mi-avril après une ultime interpellation par la gendarmerie. Malgré son handicap, cet ancien ouvrier dans le BTP a multiplié les insultes, agressions et incivilités auprès de ses plus proches voisins et de leurs enfants. Point d’orgue de cette affaire : dans la nuit du 7 au 8 avril, les gendarmes sont intervenus à deux reprises dans ce lotissement en retrait de la commune et géré par le bailleur social 3F pour mettre fin à des casses de voiture et à un début d’incendie sur un véhicule. Ce soir-là, Fortuné, fortement alcoolisé, avait commencé à enflammer le réservoir d’essence d’une voiture en stationnement manquant de s’immoler accidentellement par le feu. «La situation est intenable. Nous comprenons la détresse de cet homme mais il s’en prend à la fois aux véhicules et aux personnes en les insultant et les menaçant de mort», témoigne un riverain qui a déposé une plainte. Entre juin 2017 et le 11 décembre 2017, les gendarmes de la compagnie du Mirail sont intervenus à dix-neuf reprises. Malgré les trois hospitalisations d’office et un contrôle judiciaire l’interdisant d’entrer en contact avec ses voisins, le quinquagénaire s’est enhardi au fil des mois.

Excédé, un groupe d’habitants a signé une pétition demandant l’expulsion de ce voisin «ingérable» vraisemblablement atteint de troubles psychologiques et hanté par des visions de «sorcière». «Il sort devant sa porte et passe son temps à crier en menaçant tout le monde, je vais tous vous tuer, je vais vous brûler…», poursuit un riverain. Le bailleur social a lui-même engagé une procédure devant la justice pour demander le départ de Fortuné. Mercredi 2 mai, le tribunal d’instance de Toulouse s’est prononcé en faveur d’une expulsion en raison «des préjudices subis, des troubles et agressions physiques et verbales qui durent depuis plusieurs mois», a en outre, motivé le tribunal. L’avocat de Fortuné, Me Aimé Diaka, a fait appel de cette décision. «Il n’y a pas pour l’instant de solution de relogement. Cet un homme accablé, en grande détresse psychologique et psychiatrique qui doit être pris en charge», estime-t-il. Face à ses à accès de violence, le personnel soignant a espacé ses visites à son domicile. Fortuné est attendu devant le tribunal correctionnel le 18 mai pour s’expliquer sur les violences du 7 avril sur ses voisins. Une audience de la dernière chance.

Source LA DEPÊCHE.

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