MyBuBelly : une arnaque qui prétend aider les femmes à choisir le sexe de leur enfant…

Une application de coaching propose à ses clientes de les aider à choisir le sexe de leur enfant à naître.

Une méthode facturée 149 euros par mois qui ne repose sur aucune base scientifique.

MyBuBelly : une arnaque qui prétend aider les femmes à choisir le sexe de leur enfant

«Fille ou garçon? Et si vous pouviez choisir», se demandait Le Parisien en couverture de son édition du jeudi 3 janvier dans laquelle deux pages étaient consacrées à l’application MyBuBelly. Commercialisée par l’entreprise française éponyme, elle promet aux femmes de choisir le sexe de leur enfant en les aidant à adopter un régime alimentaire particulier et à cibler la date de conception. Ce service de coaching personnalisé, facturé 149 euros par mois (puis 120 euros à partir du septième mois d’utilisation), revendique 90% de réussite. Un argument vendeur qui fait le succès de la petite entreprise depuis son lancement en mai 2017. «Depuis juin, nous avons entre 100 et 150 nouveaux membres chaque mois», assure Sandra Ifrah, sa fondatrice, au Figaro.

La méthode repose pourtant sur des bases scientifiques plus que douteuses. «C’est une belle escroquerie», assène le Pr Bernard Hédon, gynécologue-obstétricien et spécialiste de la médecine de la reproduction. «Il n’existe pas de méthode naturelle pour choisir le sexe de son enfant. Tous les couples ont une chance sur deux d’avoir une fille ou un garçon. Les utilisatrices de cette application auront donc 50% de chance de voir leur souhait se réaliser. Mais ce ne sera pas lié à la méthode, simplement au hasard».

Les femmes qui souhaitent suivre le programme de MyBuBelly doivent commencer au moins trois mois avant la conception. Elles devront donc débourser au minimum 447 euros. Mais en réalité, il faut compter en moyenne sept mois pour concevoir un enfant. Le coût réel pourrait donc approcher les 1000 euros! Sur son site internet, tout en bleu et rose, MyBuBelly indique toutefois que les parents seront «comblés ou remboursés». L’argument est malin car même si la méthode est totalement inefficace, l’entreprise n’aurait a priori à rembourser que la moitié des sommes engrangées… «Quoi qu’il arrive, l’entreprise est bénéficiaire», ironise le médecin. De son côté, le Pr Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens, n’hésite pas à parler de «charlatanisme» dans les colonnes du Parisien.

Comprendre la méthode MyBubelly

La méthode MyBuBelly repose sur l’idée qu’en laboratoire, les spermatozoïdes porteurs du chromosome Y – qui donnent un garçon – et ceux porteurs du chromosome X, qui donnent une fille, ne se comportent pas exactement de la même manière. «Le chromosome X est plus lourd que le chromosome Y donc les spermatozoïdes qui portent un chromosome X sont plus lents, mais aussi plus résistants en milieu acide», affirme le Dr Véronique Bied Damon, gynécologue et membre du conseil scientifique de MyBubelly. En ajustant le niveau d’acidité du vagin et en choisissant la date de conception idéale, il serait possible de favoriser le passage des uns ou des autres.

«Il est certes possible de modifier légèrement le pH (le niveau d’acidité, NDLR) vaginal avec l’alimentation, mais personne n’a jamais pu prouver que cela avait une influence sur la détermination du sexe de l’enfant à naître», explique le Pr Hédon. Une grande partie de l’application repose pourtant sur des recommandations alimentaires à observer dans les mois qui précèdent la conception (manger des produits laitiers et des légumes verts et bannir les aliments salés et le fromage de chèvre pour avoir une fille ; privilégier la viande, les plats salés, les bananes ou encore le poisson pour un garçon…)…

Plus d’information, cliquez ici.

Source LE FIGARO.

Pour marque-pages : Permaliens.