La sortie d’hôpital encore mal organisée…

Toute personne hospitalisée doit sortir avec une lettre de liaison. Or seuls 4 patients sur 10 quittent l’hôpital avec ce document, souvent incomplet.

La sortie d’hôpital encore mal organisée

«La prescription aurait dû clairement évoquer le changement de mèche. Il n’est pas possible de faire porter la responsabilité de choix médicaux à des intervenants extérieurs»

Marie Citrini, représentante des usagers à l’AP-HP

C’est une obligation. Depuis janvier 2017, toute personne hospitalisée doit se voir remettre une lettre de liaison. Ce document lui est remis le jour de la sortie et, dans le même temps, adressé au médecin de ville. «Il doit notamment contenir les motifs de l’hospitalisation, les suites à donner, les signes d’éventuelles complications, les examens à réaliser ou encore les traitements à suivre. Cette lettre prend encore plus de sens dans le cadre du développement de la chirurgie ambulatoire», précise Laetitia May-Michelangeli, chef de service à la Haute Autorité de santé (HAS), l’institution en charge de renforcer la qualité des soins. Les informations contenues dans cette lettre sont indispensables pour permettre au médecin traitant et aux infirmières d’assurer la continuité des soins à la sortie de l’hôpital.

Un document remis dans seulement 40% des cas

Difficile d’imaginer qu’on puisse quitter l’hôpital sans. Et pourtant, après une hospitalisation «classique», seules quatre personnes sur dix rentrent chez elles munies de ce document! Un taux largement insuffisant. Même si la Haute Autorité de santé constate une évolution positive depuis 2016, puisqu’à cette date elle était remise à trois personnes sur dix. En chirurgie ambulatoire, alors que la personne opérée rentre chez elle le soir même, les pratiques ne sont guère plus vertueuses puisque près de trois personnes sur dix repartent chez elles sans cette lettre. De plus, lorsqu’elle existe, il y manque souvent des informations essentielles. Ainsi, en chirurgie ambulatoire, seulement un quart des documents indiquent la planification des soins à la sortie.

Une négligence aux conséquences parfois graves. Marie Citrini, représentante des usagers à l’AP-HP, raconte ainsi le cas de ce chef d’entreprise venu se faire opérer d’un abcès à la cheville en ambulatoire. Il sort un vendredi soir, avec comme consigne de refaire son pansement dans les 48 heures et rentre chez lui à 60 kilomètres de Paris avec son ordonnance. Il contacte son infirmière qui arrive tant bien que mal à le caser dans son emploi du temps du samedi. Lorsqu’elle défait le pansement, elle constate l’existence d’une mèche. Mais comme l’ordonnance indique juste de changer le pansement, consciencieuse, elle se plie à la prescription. Elle a un doute, mais il lui est impossible d’appeler le service de chirurgie ambulatoire parisien, fermé le samedi. Le dimanche, le chef d’entreprise doit retourner aux urgences. Il est hospitalisé dix jours pour une infection. Son entreprise fermera pendant un mois. L’AP-HP a dû l’indemniser. «La prescription aurait dû clairement évoquer le changement de mèche. Il n’est pas possible de faire porter la responsabilité de choix médicaux à des intervenants extérieurs», martèle Marie Citrini.

Des problèmes liés aux médicaments…

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Source LE FIGARO.

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