La crème solaire laisse des traces dans le sang, faut-il s’inquiéter ?…

La FDA (Food and Drug Administration), l’organisme chargé des médicaments aux États-Unis, a réalisé une étude sur les produits de protection solaire.

Les résultats montrent que des quantités importantes d’ingrédients actifs se retrouvent dans le sang après application sur la peau.

Cependant, la FDA précise que cette étude est incomplète et que cela ne justifie pas d’arrêter d’utiliser ces produits.

La crème solaire est indispensable pour se protéger du soleil et de ses rayons UV. Cependant, aux États-Unis, les autorités s’interrogent sur certains ingrédients qui composent les produits de protection solaire.

L’US Food and Drug Administration (FDA), l’organisme américain chargé de la commercialisation des médicaments, vient de publier une petite étude dans la revue médicale Journal of the American Medical Association (JAMA). Comme la FDA le précise, ce travail nécessite d’être approfondi et ne fait pas autorité. Cependant, ces premiers résultats ne sont pas très rassurants.

Une expérimentation sur 24 adultes.

Certains ingrédients actifs, des filtres UV, se retrouvent dans le sang après application sur la peau. Leur quantité excède le 0,5 nanogramme par millilitre (ng/ml) recommandé par la FDA. De plus, ils restent plus de 24 heures dans le sang.

Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs du Centre sur l’évaluation et la recherche du médicament de la FDA ont procédé à une expérimentation.

Ils ont demandé à 24 adultes en bonne santé, âgés de 18 à 60 ans, de tester quatre types de protection solaire commercialisés aux États-Unis : deux vaporisateurs, une crème et une lotion.

Les participants ont été invités à appliquer 2 milligrammes de crème solaire par centimètre carré de peau sur 75 % de la surface de leur corps. Ils ont répété cette opération quatre fois pendant quatre jours. Les chercheurs leur ont fait des prélèvements sanguins pendant 7 jours.

Quatre ingrédients mis en cause.

Quatre produits ont retenu leur attention : l’ecamsule, l’avobenzone, l’octocrylène et l’oxybenzone. Ce dernier ingrédient est tout particulièrement problématique. D’après les analyses sanguines, les participants se sont retrouvés avec 20 ng/ml d’oxybenzone dans le sang, le 7e jour. C’est quatre fois plus que la quantité recommandée par la FDA.

Parmi les quatre produits testés, seule la crème solaire contenait de l’ecamsule. Les participants qui l’ont utilisée avaient 1,5 ng/ml de cet ingrédient dans le sang. Quant aux concentrations des deux autres produits, l’octocrylène et l’avobenzone, elles atteignaient plus de 0,5 ng/mL.

Une étude incomplète

Pour le moment, les chercheurs ne sont pas en mesure de dire si oui ou non ces produits sont toxiques. Cependant, ils recommandent de continuer à utiliser de la crème solaire, tout comme l’Académie américaine de dermatologie.

Dans la foulée de la publication de cette étude, cette grande organisation de dermatologues a réagi. « Ces ingrédients ont été utilisés pendant des décennies sans qu’aucun effet secondaire sur le corps humain n’ait été signalé, explique-t-elle dans un communiqué. Ce qui est important, c’est que les auteurs de cette étude concluent qu’il ne faut pas arrêter d’utiliser de la crème solaire. L’AAD l’encourage, car la crème solaire aider à réduire le risque de cancer de la peau comme de nombreuses études l’ont démontré. »

En France, l’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, prend au sérieux cette étude. Cependant, les produits de protection solaire commercialisés dans l’Union Européenne ne sont pas les mêmes qu’aux États-Unis.

À ce jour, selon l’annexe VI du règlement européen sur les cosmétiques, leur concentration maximale dans les préparations prêtes à l’emploi sont réglementées jusqu’à 10 % pour l’ecamsule, 5 % pour l’avobenzone, 6 pour l’oxybenzone et 10 % pour l’octocrylène. Deux de ces ingrédients, l’oxybenzone et l’octocrylène, sont « inscrits dans un programme de réévaluation en Europe ».

Source OUEST FRANCE.

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