Inquiétant ! Un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments…

Ces ruptures d’approvisionnement concernent également des traitements d’affection de longue durée telles que le cancer ou la maladie de Parkinson, ainsi que des vaccins, selon un sondage rendu public par France Assos Santé.

Un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments

Un quart des Français a déjà été confronté à une pénurie de médicaments. C’est l’enseignement principal d’un sondage réalisé par France Assos Santé, qui rassemble des associations d’usagers du système de santé, et rendu public jeudi. Concrètement, 25% des sondés* expliquent avoir déjà fait face à un refus de délivrance d’un médicament pour cause de pénurie.

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Cette pénurie a des conséquences directes sur la qualité des soins: 45% des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y renoncer ou de l’arrêter complètement. En outre, 21% ont également ressenti de l’anxiété ou de l’angoisse face à cette non-délivrance. France Assos Santé souligne un effet «délétère» de ces pénuries.

Tous les types de médicaments sont concernés. Ainsi, un tiers (31 %) des personnes interrogées et atteintes d’une affection de longue durée (ALD) indiquent avoir été concernées par une telle pénurie. L’appellation ALD regroupe une série de maladies graves: AVC invalidant, cancers, maladie coronaire, Parkinson, Alzheimer, atteintes rénales, insuffisances respiratoires et cardiaques…

«Une menace potentielle pour la santé publique»

Dans plus d’un cas sur trois (36%), ces ruptures d’approvisionnement concernent des vaccins. «Au-delà du risque évident pour la santé individuelle des personnes, ces pénuries de vaccins constituent une menace potentielle pour la santé publique», selon Alain Michel Ceretti, président de France Assos Santé.

En ce qui concerne les autres pénuries également, les conséquences peuvent être graves. La non-délivrance des médicaments a entraîné une augmentation des symptômes dans 14% des cas, des erreurs dans la prise de médicaments de substitution (4%) et, plus inquiétant encore, une hospitalisation nécessaire pour une personne sur vingt (4% en population générale, 5% pour les personnes en ALD).

«Ces pénuries ou ruptures d’approvisionnement peuvent toucher des traitements contre le cancer, contre l’épilepsie, la syphilis, contre des chocs allergiques (stylos auto-injecteurs)», égrène-t-on au sein de la fédération d’associations de patients.

Les industriels mis en cause

Plus de la moitié (56%) des Français interrogés attribuent la raison de la pénurie aux industriels du médicament, qui privilégieraient la production de certains médicaments ou vaccins au détriment d’autres. Les pouvoirs publics (13%) et les grossistes répartiteurs (14%) sont aussi mis en cause.

Pour France Assos Santé, «les industriels sont très largement responsables de ces pénuries, principalement dues à des stratégies financières contestables, à un désengagement de certains médicaments et à une concentration des sites de productions». La fédération réclame «une régulation plus efficace de la part des autorités sanitaires nationales et européennes» ainsi qu’une «information claire et transparente sur les causes de ces ruptures, les plans de gestion des pénuries (PGP) mis en place, ainsi que sur les sanctions imposées en cas de manquement aux obligations de notification et de mise en œuvre de ces plans.»

*L’enquête a été réalisée fin 2018 par l’institut BVA auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 955 personnes.

Source LE FIGARO.

 

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