Guéret : 18 mois de prison requis pour avoir soutiré près de 80.000 euros à des adultes handicapés…

Une ancienne mandataire judiciaire de l’APAJH (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés) était jugée ce jeudi pour avoir abusé de la confiance de plus de 80 personnes handicapées entre 2004 et 2013.

Le préjudice s’élève à 78.000 euros.

Guéret : 18 mois de prison requis pour avoir soutiré près de 80.000 euros à des adultes handicapés

A l’audience, les parties civiles sont très nombreuses dans la salle ce jeudi. Au total, elles sont 82 à avoir été abusées entre 2004 et 2013. L’ancienne mandataire judiciaire de l’APAJH 23 est poursuivie pour 268 retraits d’espèces frauduleux, avoir effectué plusieurs virements du compte des personnes handicapées aux comptes de l’APAJH, et des achats sur internet au nom de ces personnes mais qui ne leur étaient pas destinés. Au total, le préjudice atteint 78 000€. Un montant expertisé par les enquêteurs du SRPJ de Limoges.

Des raisons floues

Le tribunal tente de répondre à la question principale : pourquoi ces retraits, pourquoi ce comportement pour une femme dont la santé financière n’est pas menacée ? « Il m’a fallu quatre ans de psychanalyse pour vous apporter une réponse » explique d’emblée la prévenue à l’audience.

Je pense que c’est un besoin de reconnaissance. La facilité a été dans cette toute puissance »

L’argent n’a pourtant pas servi à des dépenses somptuaires : pas de grande maison, ni de grosse voiture. Tout au plus a-t-il servi à financer la cérémonie de mariage de la prévenue, où 120 personnes étaient invitées, ou encore quelques vêtements de marque.

« Ce n’étaient plus des personnes, mais des comptes »

Les larcins ont débuté à peine deux semaines après l’embauche de la prévenue à l’APAJH. Ils ont continué pendant neuf ans jusqu’à son congé maternité. Là, sa remplaçante découvre le pot-aux-roses « et je la remercie de m’avoir découverte », précise-t-elle à la barre, soulagée. « A un moment, ce n’était plus des personnes, mais simplement des comptes. Je prenais là où il y avait le plus d’argent. Je me disais que ça ne serait pas un manque pour eux. » 

18 mois de prison ferme requis, délibéré le 6 septembre

La Procureure de la République estime qu’il ne s’agit « ni d’un coup de folie, ni d’une action par nécessité ». Elle requiert trois ans de prison dont la moitié avec sursis mise à l’épreuve (obligation de soin et de rembourser les victimes). Son avocat, Me Viennois, demande d’éviter la condamnation à de la prison ferme afin que la prévenue, qui a retrouvé un travail, puisse rembourser ses victimes. La décision a été mise en délibéré, elle sera rendue le 6 septembre 2018.

Source FRANCE BLEU.

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