300 millions de personnes ont l’hépatite B mais seuls 5% reçoivent un traitement…

L’hépatite B est un fléau mondial qui touche près de 300 millions de personnes dans le monde, dont 95% pas ou mal traitées, selon une vaste étude publiée lundi.

Hépatite B

En 2016, près de 300 millions de personnes dans le monde vivaient avec l’hépatite B, mais la grande majorité d’entre elles ne sont pas diagnostiquées ou ne reçoivent pas de traitement, indique une étude publiée lundi 26 mars dans le journal The Lancet Gastroenterology & Hepatology. Selon les estimations des chercheurs, près de 90% des personnes infectées par ce virus ne le savent pas. Or cette infection très contagieuse qui s’attaque au foie peut, si elle n’est pas soignée, provoquer des complications mortelles comme la cirrhose ou le cancer du foie. Environ 600.000 personnes décéderaient de ces complications chaque année.

L’étude, basée sur l’analyse de plus de 400 études, indique que la situation est particulièrement préoccupante chez les femmes enceintes contaminées. Principales sources de propagation de l’épidémie, celles-ci peuvent facilement transmettre le virus à leur enfant. Bien que la maladie soit incurable, des antiviraux permettent de réduire le risque de transmission mère-enfant. Or moins de 1% d’entre elles reçoit un traitement adéquat.

Par ailleurs, un vaccin existe depuis le début des années 1980, recommandé par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1992 chez les nouveau-nés dès les premières 24 heures après la naissance. Mais seulement la moitié d’entre eux dans le monde le reçoivent aussi rapidement. «La plupart des transmissions de mère à enfant ont lieu dans les quelques jours suivant la naissance, donc l’injection à la naissance est vitale», a souligné le principal auteur de l’étude, le Dr Homie Razavi, virologue à la fondation pour l’analyse des maladies, un institut de recherche public basé dans le Colorado (États-Unis).

80% des cas concentrés dans 20 pays

L’étude montre que le virus est particulièrement répandu en Asie orientale et en Afrique subsaharienne. En République centraficaine, les études indiquent ainsi que 12% de la population vit avec le virus. En 2016, la majorité des cas d’hépatite B (80%) étaient concentrés dans 20 pays, particulièrement en Chine, en Inde, au Nigeria, en Indonésie et aux Philippines.

Bien qu’un test diagnostique soit disponible depuis les années 1970, seul un malade sur 10 a été dépisté en 2016. Même dans les pays à revenu élevé, les taux de diagnostic et de traitement sont bien inférieurs à ce qu’ils devraient être, comme le montre l’étude publiée dans le Lancet. Les deux tiers des personnes infectées par le virus de l’hépatite B aux États-Unis et quatre malades sur cinq au Royaume-Uni ignorent leur infection.

«L’hépatite B chronique est une cause majeure de cancer du foie, mais elle peut rester silencieuse et donc non diagnostiquée pendant plusieurs décennies, jusqu’à ce que des personnes présentent à l’âge adulte une cirrhose décompensée, une insuffisance hépatique ou un carcinome hépatocellulaire», explique le Pr Geoffrey Dusheiko, professeur de médecine à l’University College London.

Source LE FIGARO.

Pour marque-pages : Permaliens.