Des places en EHPAD pour tout le monde ? Les demandes en Ehpad vont exploser d’ici à 2030…. !!!

La pression pour obtenir une place en établissement d’hébergement pour personne âgée dépendante va s’accroître fortement.

EHPAD

On ne cesse de nous dire que l’on meurt à des âges de plus en plus élevés et c’est vrai. On nous dit aussi que les progrès médicaux profitent aux plus âgés et c’est encore vrai. «Mais ce que les médias oublient souvent de préciser, c’est que si l’espérance de vie explose, l’espérance de vie sans incapacité, elle, stagne. Les années de vie que l’on gagne ne sont pas identiques à celles de nos vingt ans, mais plutôt à celles de nos quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans! Autrement dit, il y aura de plus en plus de gens très âgés et fragiles. Et cette période de fragilité est susceptible de basculer à tout moment vers une perte de l’autonomie. Or, lorsqu’il y a des troubles cognitifs à la clé, le choix se limite à partir vivre chez un enfant suffisamment disponible ou à rentrer dans une institution comme l’Ehpad», explique Jean-Marie Robine, gérontologue, démographe et directeur de recherche Inserm.

Un pic en 2019

Y aura-t-il assez de places en Ehpad pour tout le monde? Là est la question! Aujourd’hui, la réponse est oui car «même si des listes d’attente existent, une même personne dépose souvent son dossier dans différents Ehpad. Quand elle trouve une place, cela fait donc autant de demandes en moins, ailleurs», estime Éric Dubois, directeur d’Ehpad en Côtes-d’Armor (Penvénan). Mais demain? «Pour des raisons démographiques, le gros flot des nonagénaires dépendants est surtout attendu dans les années 2030. Cependant, un léger pic devrait déjà se faire sentir dès 2019», précise Jean-Marie Robine.

«Être dépendant n’impose pas systématiquement d’aller en Ehpad, tempère le Pr Gilles Berrut, gériatre et chef de service du pôle hospitalo-universitaire de gérontologie clinique de Nantes. Et d’ailleurs, 80 % des Français souhaitent rester le plus longtemps possible à domicile, raison pour laquelle le secteur des aides à domicile a connu également une forte croissance. Toutefois, en cas d’altérations des fonctions cognitives (et donc du jugement) et de troubles du comportement, l’Ehpad représente souvent la solution la plus adéquate.»

Avis partagé par le Dr Jean-Luc Nicodeme, médecin coordinateur d’Ehpad dans les Côtes-d’Armor (secteur Tréguier-Penvénan) et gériatre (CH Tréguier): «Ce sont vraiment les troubles des fonctions supérieures qui empêchent les personnes âgées de rester à domicile et qui les font venir chez nous car elles bénéficient alors de la présence du personnel, de jour comme de nuit.»

Réparties un peu partout sur le territoire, les Ehpad permettent en outre de jouer la carte de la proximité avec la famille: «la venue fréquente des proches et l’animation des maisons de retraite – une composante du traitement à part entière – contribuent à faire de ces établissements, des lieux de vie», insiste le Pr Berrut qui prône, par ailleurs, une meilleure collaboration entre hôpital et Ehpad pour mieux soigner les résidents malades.

«Au CHU de Rouen (comme dans d’autres CHU), nous avons passé une convention avec vingt-six Ehpad pour faciliter l’entrée directe des résidents dans notre service de gériatrie», explique le Pr Philippe Chassagne, chef du service de médecine interne gériatrique au CHU de Rouen. «Qu’il s’agisse d’une infection, d’une aggravation d’un état démentiel ou d’une maladie chronique qui décompense (trois motifs fréquents d’hospitalisation), pouvoir les envoyer directement dans un service de gériatrie sans passer par la case urgence, est une vraie avancée. Une fois soigné, le résident retourne dans son Ehpad: c’est le meilleur circuit possible».

Une formation mieux reconnue

Malheureusement, tous les Ehpad n’ont pas ce type de convention et/ou ne jouent pas le jeu….

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Source LE FIGARO.

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