Objectif : protéger les français, moins de morts, moins de blessés, de personnes handicapées… sur nos routes ? Radars automatiques : une enquête dévoile les dessous de ce juteux marché !

Pour sa première enquête vidéo, le collectif de journalistes Extra Muros s’est intéressé au marché des radars automatiques, où la (bonne) gestion de l’argent public n’apparaît pas vraiment comme la priorité.

Radars automatiques : une enquête dévoile les dessous de ce juteux marché. Radar peint sur la RN7 - St Forgeux Lespinasse - 42 Loire

Circulez, il n’y a rien à voir ! Les caméras du collectif de journalistes Extra Muros, qui tentent de s’introduire dans le très secret Centre de traitement des amendes de Rennes (radars automatiques, PV électroniques…), sont invitées à rester dehors. Seuls le député François Ruffin, qui jouait le rôle de sauf-conduit, et un journaliste de l’équipe, visiblement pris pour l’un de ses collaborateurs, pourront pénétrer dans ce bunker que la directrice du site leur fera visiter au pas de course. Ils livreront leurs impressions face caméra à la sortie de l’usine à PV, qui débite plus de 90 000 contraventions par jour.

Cette séquence qui ouvre ce Radar, la machine à cash, est pour le moins éloquente : l’État n’aime pas trop qu’on mette le nez dans un business ultra-juteux. En 2018, les radars automatiques ont fait entrer dans ses caisses quelque 860 millions d’euros. La troisième « meilleure année » depuis l’apparition de ces boîtes grises sur nos routes en 2003, et ce malgré les « nombreuses dégradations » attribuées aux gilets jaunes. Le hic, c’est que ce lucratif marché est essentiellement opéré par des sous-traitants privés – fabrication des radars, informatique, affranchissement des PV etc, où les mises en concurrence se révèlent parfois biaisées et les surfacturations fréquentes. « Dans ces affaires-là, on choisit le vainqueur, et après on lance la compétition » résume un intervenant anonyme. Une forme de privatisation rampante où l’État n’est pas trop regardant à la dépense. Le tout nouveau Commissaire européen Thierry Breton est ainsi pointé du doigt : ministre des Finances au mitan des années 2000 lors de l’attribution d’un important marché à la société informatique Atos, il en est devenu le PDG moins de deux ans après son départ de Bercy. Deux informations judiciaires ont d’ailleurs été ouvertes à la suite des plaintes déposées par l’association Anticor pour favoritisme et prise illégale d’intérêts.

Cette première enquête vidéo d’Extra Muros (diffusée conjointement sur les sites de Mediapart, Reflets.info et Caradisiac, et à partir du 10 janvier sur Thinkerview) reprend beaucoup des codes de Cash Investigation : mise en scène des journalistes dans leur travail d’enquête, interviews « cash », infographies soignées et pédagogiques, voix off et musique complices. Ce qui n’empêche pas quelques maladresses, comme ce radar (factice ?) qu’on transporte de lieu en lieu, gimmick bien inutile.

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Source TELERAMA.

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