Handicap – « On peut être handicapé et sexy », témoignent les deux Françaises qui participent au concours Miss Monde fauteuil roulant

La finale de la première édition de Miss Monde fauteuil roulant (Miss Wheelchair World) a lieu, samedi 7 octobre, à Varsovie (Pologne).

L’événement entend « changer l’image des femmes handicapées », est-il écrit sur le site du concours (en anglais). Vingt-quatre candidates sont en lice. Parmi elles, deux Françaises. France info les a rencontrées.

Sandrine Ciron, la passionnée de mode qui « adore les nouveaux défis ».

Sandrine Ciron, 35 ans, est infirme moteur. Lorsqu’elle est née, le cordon ombilical s’est enroulé autour de son cou, la privant d’oxygène, raconte-t-elle à franceinfo. Des explications qu’elle livre sans la moindre gêne : « Pour moi, mon handicap n’est pas une faiblesse, mais une force », lance-t-elle comme un slogan.

Sa participation à ce concours n’est pas étonnante. Elle porte exactement le même combat. Cette habitante d’Evry (Essonne) a lancé, il y a cinq ans, un blog de mode baptisé « Fashion Handi ».

Je voulais montrer que l’on peut être en situation de handicap mais également fashion, sexy et tendance.

Sandrine Ciron, présidente de l’association Fashion Handi

à franceinfo

Depuis, le site a grossi et elle a fondé une association du même nom. Sandrine Ciron travaille de façon acharnée pour qu’elle se développe, ne prend « qu’une semaine de vacances par an », a organisé un premier défilé de mode en 2014, un deuxième en 2016 et a déjà noué des partenariats sur des défilés « professionnels », souligne-t-elle.

En août, sur Facebook, elle apprend l’existence du concours Miss Wheelchair World. Comme elle « adore les nouveaux défis », elle envoie sa candidature. L’ensemble est expédié dans les « deux ou trois derniers jours » avant la date limite, mais elle est sélectionnée et compte porter son message à une autre échelle.

Mon objectif, ce n’est pas de faire du mannequinat pour faire du mannequinat, pour se faire plaisir. C’est vraiment pour dire aux personnes que même avec un handicap, on peut être mannequin professionnel.

Sandrine Ciron, fondatrice de l’association Fashion Handi

à franceinfo

Interrogée sur le cas de Justine Clarke, une Australienne de 26 ans, qui a participé, en mars, aux épreuves de sélection pour représenter son pays au concours de Miss Monde, Sandrine Ciron précise que son association « organise des défilés et des shootings avec des mannequins professionnels en situation de handicap et des mannequins valides ».

Pour elle, la participation d’une femme en situation de handicap à un concours de référence avec des valides serait un pas décisif vers davantage de reconnaissance. Une possibilité déjà ouverte. « Nos élections ne sont pas fermées aux personnes handicapées », avait déclaré Sylvie Tellier, directrice générale de la Société Miss France, au magazine Télé 7 jours, en 2015. Encore faut-il correspondre à ces critères élémentaires : avoir entre 18 et 25 ans, être de nationalité française, mesurer au moins de 1,70 m sans talons, ne pas avoir eu recours à la chirurgie plastique, ne pas avoir de tatouage ou de piercing visibles et ne pas avoir posé pour des photos dénudées. Sans compter les critères secondaires, mais tout aussi importants :« La photogénie, la prestance, mais aussi savoir défiler, la façon de se déplacer sur un podium… », énumérait Sylvie Tellier.

Nadjet Meskine, la championne d’Europe de foot fauteuil qui veut devenir mannequin.

La jeune femme de 27 ans est née prématurée. « La liaison du cerveau entre les jambes et les membres ne s’est pas faite correctement », résume-t-elle. Elle a directement été contactée, en juillet, par les organisateurs du concours via son compte Facebook. Elle ignorait jusqu’alors l’existence de Miss Wheelchair World, mais n’a pas hésité une seconde : « Je trouve que c’est super de participer à un événement comme ça. »

« Je veux défendre une image positive de la femme handicapée », déclare-t-elle en se plaçant directement dans le sillage de l’association Fashion Handi. « Souvent, les gens ne voient que le handicap quand ils nous voient. Mais nous sommes des femmes à part entière, avant tout », insiste-t-elle. La vision « positive » qu’elle défend est surtout une vision optimiste et libérée.

Je n’ai jamais été complexée par mon handicap. Si on me regarde dans la rue, je me dis que c’est peut-être parce que l’on me trouve jolie ou que je suis bien habillée.

Nadjet Meskine, championne d’Europe de foot fauteuil

à franceinfo

Nadjet donne des cours de bureautique dans une association, une activité qui l’occupe depuis 2012. Mais ce n’est pas tout. Sportive accomplie, passionnée de football (et fervente supportrice du Real Madrid), la jeune femme est notamment championne d’Europe et de France de foot fauteuil avec son club d’Auch (Gers) après seulement cinq années de pratique.

Et si elle n’a encore jamais participé à un concours de beauté, elle est mannequin depuis le mois de février, notamment avec Fashion Handi. Une activité qui lui plaît énormément et qu’elle souhaite développer jusqu’à pouvoir en vivre : « C’est mon prochain objectif », déclare-t-elle.

Source FR3.

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