Yvelines : des jeux paralympiques pour « changer le regard sur le handicap »…

A Sartrouville et Mantes-la-Jolie, des centaines d’enfants sont attendus ce lundi pour participer à des compétitions multisports.

A Sartrouville, l’association Les Pépites veut offrir aux personnes handicapées la possibilité de profiter des joies du sport malgré une perte de motricité, une déficience mentale ou une incapacité physique.

La compétition accueille environ 300 participants venant d’établissements spécialisés de Carrières-sur-Seine, Andrésy, Maurepas, Sartrouville, Claye-Souilly (Seine-et-Marne), Garges-lès-Gonesse et Argenteuil (Val-d’Oise). LP/C.L.

 

Ne pas laisser les personnes handicapées de côté. À Sartrouville, l’association Les Pépites organise des épreuves sportives à destination d’un public « trop souvent spectateur ». Tir à l’arc, handball, relais… Le stade Gagarine va vibrer, dès ce lundi, au rythme de jeux paralympiques avec 300 participants venant d’établissements spécialisés de Carrières-sur-Seine, Andrésy, Maurepas, Sartrouville, Claye-Souilly (Seine-et-Marne), Garges-lès-Gonesse et Argenteuil (Val-d’Oise).

D’autres jeux vont aussi se dérouler à l’ouest des Yvelines où l’ASM Mantaise reproduit le même événement avec des enfants et ados des instituts médico-éducatifs (IME) de Vernon (Eure), Les Mureaux et Mantes-la-Jolie, ville d’accueil. Tous les sportifs se réuniront ensuite lors d’une cérémonie de clôture prévue samedi, sur le site emblématique de Clairefontaine, le centre d’entraînement de l’équipe de France de Football.

« Le handicap est un sujet important, surtout dans les cités, souffle Mohamed Yagoubi, le président de l’association Les Pépites. On sait que le handicap touche beaucoup d’enfants des quartiers, on sait que le sujet existe mais c’est un petit peu tabou. » L’organisateur, qui évolue dans le sport depuis de longues années, avait « toujours l’habitude de voir ces enfants au bord du terrain ». « Je les voyais toujours spectateurs mais jamais acteurs, se souvient-il. Je me suis dit qu’un jour j’allais leur offrir la possibilité de jouer. C’est ce qui m’a motivé à lancer cet événement. »

Objectif : faire évoluer les mentalités à travers les valeurs du sport. « Ces enfants subissent souvent des moqueries, je pense que si l’on parle plus de ce sujet, si on lui donne de la visibilité, alors le regard peut changer et les gens vont développer un peu plus d’empathie », sourit Mohamed qui a fait appel à des jeunes de quartiers pour la logistique. Une vingtaine d’entre eux va assister les éducateurs spécialisés, compétents pour encadrer les activités auprès d’un public spécifique.

Favoriser « le lien social, le vivre-ensemble et l’autonomie »

Côté financements, la ville de Sartrouville apporte un appui logistique grâce à la mise à disposition des équipements publics. Une subvention de 3 000 € a également été allouée à la structure lors d’un conseil municipal. Deux autres demandes ont aussi été formulées auprès de la préfecture et du conseil départemental des Yvelines.

« On a prévu un planning pour la semaine mais en réalité, ça peut évoluer à tout moment. Un groupe peut arriver à 8 heures et trente minutes plus tard, ça peut ne pas aller, le handicap nécessite une réactivité et une adaptabilité de chaque instant », confie l’organisateur. Un point de vue partagé par le directeur du pôle IME de l’association pour adultes et jeunes handicapés des Yvelines (Apajh 78). « On va essayer de faire venir tous les enfants par roulements mais en réalité, on verra sur le moment », précise Axel Vallat qui a prévu la participation des établissements de Sartrouville et Andrésy.

Ces structures, qui réunissent à elles deux 110 jeunes de 5 et 20 ans, accueillent des personnes atteintes, notamment, de déficience intellectuelle, de trouble envahissant du développement, de trouble autistique. L’événement sportif est perçu avec enthousiasme par la direction et les équipes encadrantes. « La valeur sportive constitue le point central de nos actions, indique Axel Vallat. C’est un vecteur de développement et d’émancipation chez nos jeunes qui favorise le lien social, la mise en relation, le vivre ensemble et l’autonomie. »

Pour ce responsable, habitué à travailler avec des structures sportives locales, l’intégration de personnes handicapées dans des « clubs ordinaires » est aussi un élément clé dans le parcours éducatif. « Le fait de rencontrer d’autres publics nous permet de travailler la socialisation, assure le directeur du pôle IME. Et ça, c’est fondamental pour le développement des jeunes. »

Source LE PARISIEN.

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