Victimes d’accidents de la route et auteurs de délits face à face lors de stages d’alternative aux poursuites judiciaires…

4 établissements hospitaliers du Var travaillent avec le parquet pour proposer des stages d’alternative au poursuites judiciaires.

Depuis 2019, 300 auteurs de délits routiers y ont déjà participé.

Un match en fauteuil, une expérience proposée aux stagiaires.

 

Ce jour-là, le rendez-vous est fixé à Hyères, à l‘hôpital Renée Sabran. Dans une salle, deux hommes sont en fauteuil roulant.

Le premier s’appelle Laurent. Son métier ? Intérimaire dans le bâtiment. Sa vie a basculé un soir de septembre après une soirée entre amis.

Je traversais la route, je me suis fait renverser par une voiture qui m’a projeté sur une autre voiture. Le bilan ? Je suis tétraplégique incomplet, ça veut dire que je peux bouger mes membres, mais j’aurai toujours besoin de quelqu’un.

Laurent Duneau, accidenté en rééducation

Jérôme était pompier. Comme pour Laurent, sa trajectoire de vie a été stoppée et il s’est retrouvé seul à affronter cette épreuve.

J’étais dans un métier qui me plaisait, j’étais bien, j’étais jeune. Quand tu apprends que tu ne remarcheras plus jamais à 23 ans, dans la tête c’est compliqué.

Jérôme, accidenté en rééducation

Laurent et Jérôme livrent leur quotidien, leurs épreuves physiques, psychologiques, financières, à des stagiaires. Des personnes qui ont conduit sans permis, sous l’emprise de stupéfiants ou encore en état d’ébriété.

Les stagiaires écoutent attentivement le témoignage des accidentés.

Un stage… ou le tribunal

Les auteurs de délits routiers confrontés aux témoignages de victimes d’accidents de la route.

Rami Dekhil est en pleine prise de conscience, et c’est bien le but de cette journée. Dans le département du Var, 4 établissements hospitaliers proposent des stages qui sont une alternative à des poursuites judiciaires.

Je ne sais pas comment je réagirais dans ce genre de situation. Je trouve que ce sont des personnes très fortes. Aujourd’hui, elle m’ont appris à faire attention. Je ferai beaucoup plus attention.

Rami Dekhil, stagiaire

Et pour bien réaliser la vie en fauteuil roulant, valides et non valides joueront ensemble au basket !

Dominique Mirkovic, procureur de la République par intérim au tribunal de grande instance de Toulon, confirme. Selon les retours sur les stages, ces rencontres entre les auteurs de délits routiers et les accidentés permettent de réaliser les conséquences de ses actes sur la vie d’autrui.

1 200 personnes para ou tétraplégiques chaque année en France suite à un accident

Laurent explique qu’il a fait son deuil de l’accident, qu’il n’a pas de haine mais de la pitié pour celui qui l’a rendu invalide et qui devra payer des indemnités toute sa vie.

Laurent a été percuté par un véhicule alors qu'il traversait.

Il a voulu jouer, peut-être une fois, deux fois. La troisième fois, ce n’est pas passé, il va avoir une drôle de vie derrière, surtout s’il a des petits. Je pense plus à ses enfants qu’à lui.

Laurent Duneau.

Dans le Var depuis 2019, 300 auteurs de délits routiers ont participé à ces stages, qui permettent d’échapper à des poursuites judiciaires.

Chaque année en France, 1 200 personnes deviennent paraplégiques ou tétraplégiques à la suite d’un accident.

Source FR3.

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