Vaccin Covid-19 : pourquoi la protection apportée par les deux premières doses baisse rapidement ?…

Plusieurs études ont signalé qu’au fil du temps, les deux doses du vaccin contre la Covid-19 ne sont pas suffisantes pour nous protéger du virus. Mais comment expliquer cette baisse d’efficacité ?

La troisième dose recommandée par les autorités permet-elle réellement de limiter les risques d’infection ?

Explications.   

Vaccin Covid-19 : pourquoi la protection apportée par les deux premières doses baisse rapidement ?

 

Allemagne, Hongrie, Belgique… Tout comme la France, plusieurs pays européens ont décidé de généraliser la troisième dose du vaccin contre la Covid-19 à tous les adultes à cause d’une hausse des cas de coronavirus et de la propagation du variant Omicron. Les gouvernements ont opté pour cette décision après la publication de nombreuses études, dont les résultats soulignent que les vaccins deviennent moins efficaces au fil du temps.

Une baisse progressive de l’efficacité des vaccins

Parmi ces travaux, on retrouve une recherche publiée le 6 octobre dans la revue médicale The New England Journal of Medicine. Cette dernière a été réalisée en Israël et menée auprès de 4.868 personnes qui ont reçu deux doses du vaccin Pfizer. Les scientifiques ont constaté que « six mois après l’administration de la deuxième dose, la réponse immunitaire humorale était considérablement réduite, en particulier chez les hommes, chez les personnes âgées de 65 ans ou plus et chez les patients immunodéprimés. » 

Un mois après, une autre étude, effectuée par des chercheurs américains et publié dans la revue Science, a également mis en évidence une diminution progressive de la protection conférée par tous les vaccins. Au total, 780.225 personnes vaccinées ont participé à ces travaux. Les scientifiques ont précisé que, de février à octobre 2021, la protection contre l’infection a baissé de 87,9 % à 48,1 %. « La réduction a été la plus importante pour le vaccin Janssen », ont-ils ajouté.

Des résultats similaires ont été révélés dans un rapport paru le 26 novembre. L’institut de santé publique Sciensano, un établissement scientifique fédéral belge, a indiqué que, depuis juillet dernier, une baisse de l’efficacité des vaccins a été observée chez les plus de 65 ans.

Les raisons de cette diminution d’efficacité des vaccins

D’après Eric Muraille, biologiste et immunologiste, et Oberdan Leo, professeur d’immunologie à l’université Libre de Bruxelles en Belgique, l’émergence régulière de variants du coronavirus, qui accumulent plusieurs mutations sur la protéine Spike, peut être une des raisons de cette baisse de la protection conférée par les vaccins. « Plus ces variants diffèrent de la souche originelle du virus et moins ils sont reconnus par le système immunitaire, en particulier par les anticorps neutralisants », peut-on lire dans leur publication parue sur le média The Conversation.

Autre hypothèse émise par les deux belges : la brièveté de la production de la protéine Spike par nos cellules après l’administration de vaccins à ARN messager ne permet pas de développer une mémoire immunitaire protectrice de longue durée. « Il faut souligner qu’à partir de 65 ans, la capacité du système immunitaire à maintenir une mémoire immunitaire protectrice contre un agent infectieux décline de manière significative », ont développé Eric Muraille et Oberdan Leo. Cette catégorie de la population a ainsi besoin de recevoir une dose de rappel.

La troisième dose, une solution pour réduire le risque d’infection  

Pour éviter une flambée des cas de Covid-19, plusieurs gouvernements ont misé sur une dose de rappel. Mais cette approche réduit-elle réellement les risques de contracter le virus ? Une étude publiée dans la revue scientifique JAMA Internal Medicine le 30 novembre a apporté des éléments de réponse. Ces travaux, réalisés en Israël où le rappel vaccinal est recommandé depuis fin août, ont montré que la troisième dose permettait de limiter les risques d’être infecté par le coronavirus.

« Dans cette étude portant sur 306 710 adultes israéliens âgés de 40 ans et plus, on a constaté une réduction significative du risque d’infection par le SARS-CoV-2 quelques semaines après l’administration de la dose de rappel. Les personnes ayant reçu la dose de rappel avaient également moins de chances d’être hospitalisées », ont indiqué les chercheurs. D’après les résultats, les personnes ayant reçu trois doses auraient 86 % de risques de moins d’être testées positives à la Covid-19.

Source POURQUOI DOCTEUR ?

 

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