Une infirmière donne naissance à une résidence dédiée aux seniors. A L’Isle-sur-le-Doubs (25)…

Pendant dix ans, Olivia Gaiffe a mûri un projet qui lui tenait à cœur : la construction d’une résidence seniors au concept novateur. Le premier coup de pelleteuse a été donné le 4 février à L’Isle-sur-le-Doubs.

Elle portera le nom de Louis Gaiffe, son cher grand-père décédé le 24 janvier.

Une infirmière donne naissance à une résidence dédiée aux seniors...

Imaginez une colocation d’étudiants. C’est un peu le même principe pour cette résidence qui n’accueillera pas des têtes apprenantes mais des personnes âgées autonomes ou légèrement dépendantes. Car elle ne sera pas médicalisée. Chacun disposera d’une chambre de 25 m² avec une salle d’eau et partagera les repas dans un espace dédié. Sachant que les fins cuistots qui voudront faire partager leurs talents et spécialités culinaires pourront se mettre aux fourneaux.

Une grande maison de 1 000 m² de deux niveaux

Sur le plan architectural, la résidence se démarque encore. Pas de cubes empilés à la verticale ou à l’horizontale. Juste une grande maison de 1 000 m² de deux niveaux, à la toiture à deux pans. Toutes proportions gardées, comme l’ancien chez soi. Elle sera posée sur un terrain de 34 ares rue des Prés-Verts, voisin d’une crèche -idéal pour les rencontres intergénérationnelles- et à quelques encablures du cœur de ville. Particularité encore : l’espace accueillera un terrain de pétanque, des potagers en carrés et surélevés « pour que les résidents puissent jardiner », des espaces fleuris « pour y faire pousser des semences », un poulailler « pour y ramasser des œufs destinés au restaurant » et peut-être même des chèvres. « Je voulais une maison dans le partage via les repas, les animations ou chacun aurait, aussi, son intimité dans un logement meublé et décoré avec des objets et souvenirs personnels, histoire de conserver ses repères », observe Olivia Gaiffe.

Un projet à deux millions d’euros

Comment une infirmière libérale, infirmière capitaine volontaire chez les pompiers l’islois, maman de deux jeunes enfants de 7 et 11 ans, est-elle devenue le promoteur de ce projet à deux millions d’euros ? « De par mon métier de soignante », répond-elle. « J’ai côtoyé des personnes âgées seules, veuves ou veufs, dans des maisons trop grandes dont ils ne pouvaient plus s’occuper, souffrant de l’isolement car les enfants résidaient loin, et de dénutrition faute d’envie de se faire à manger. Dès lors, j’ai été guidée par le besoin impérieux de leur redonner de l’envie et de la vie. C’est valorisant de porter un projet pour le mieux vivre de nos anciens ».

Une résidence de 18 chambres

Ce projet, Olivia Gaiffe l’a « maturé » pendant 10 ans avec le soutien de sa famille dont son grand-père Louis , qu’elle considère comme son papa « car je n’en ai pas eu ». Il l’a toujours épaulée, conseillée. « Même dans les moments de doute, quand je me disais : mais pourquoi te lances-tu là-dedans ». L’ancien buraliste à L’Isle-sur-le-Doubs, champion de France de ping-pong vétéran , vaillant jusqu’au bout, s’est éteint brutalement le 24 janvier. Le premier coup de pelleteuse sur le terrain des Prés-Verts a été donné le 4 février, le jour anniversaire de ses 92 ans : « Un symbole. J’y tenais. C’était un personnage, mon papa-papy. Il était fier de ce projet. La maison s’appellera Louis Gaiffe ». La résidence doit ouvrir ses portes à l’été 2023. Sans faire de publicité sur ce territoire où la population est âgée, les intéressés postulent déjà pour une place dans cette maison de 18 chambres et deux studios.

Source EST REPUBLICAIN.

 

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