Un vaccin contre le Covid découvert en moins d’un an… Contre une autre infection, l’herpès, qui concerne les 3/4 de la population, on n’a toujours pas trouvé. Mais les traitements sont efficaces….

Les trois quarts de la population en sont porteurs, sans forcément en subir des crises. Le virus de l’herpès est un virus hyper courant, parfois douloureux, handicapant.

On a des traitements pour atténuer les crises, mais curieusement, pas encore de vaccin.

70 à 75% de la population serait porteuse du virus

 

Le virus de l’herpès simplex, c’est le nom complet, est de deux types, il y a le HSV1 et le HSV2. Le HSV1 correspond plutôt à la forme labiale, le HSV2 à la forme génitale, même si ce n’est pas exactement aussi binaire. On estime que 67% de la population serait porteuse du HSV1, et 17% du HSV2, certains patients hébergent les deux virus. L’herpès labial, ce sont les fameux boutons de fièvre. L’herpès génital touche la sphère ano-génitale au sens large, il peut donc aussi se manifester sur la fesse.

C’est une infection très contagieuse. Heureusement, tout le monde ne subit pas des crises,  avec des démangeaisons douloureuses et l’apparition de boutons groupés, des petites vésicules remplies de virus qui vont mettre plusieurs jours à disparaitre. Certains en subissent plusieurs fois dans l’année, parfois plusieurs dans le mois. Des crises favorisées souvent par le stress, le cycle ovarien, le soleil. Mais la plupart des porteurs du virus ne vont jamais l’exprimer : le virus est là, bien présent, dans nos ganglions nerveux sensitifs, on dit qu’il est latent. Il faut qu’il soit réactivé pour donner des crises. Pourquoi est il réactivé chez certains et pas chez d’autres ? Mystère. La génétique joue surement un rôle, l’état immunitaire aussi : les patients immunodéprimés font plus souvent des crises.

Les traitements actuels sont très efficaces pour réduire l’ampleur des crises : l’antiviral Aciclovir et sa forme orale aussi le Valaciclovir vont empêcher la multiplication du virus, ils seront donc efficaces si on les prend dès les premiers picotements. Autre avantage, ils ne sont pas chers. On peut les prendre aussi en continu si les crises sont trop rapprochées. D’autres traitements et molécules (une nouvelle classe d’antiviraux en fait) sont à l’étude et ont montré des résultats encourageants pour réduire durablement les crises. Ils pourraient notamment arriver en 2e ligne de traitement si des résistances se développent vis-à-vis de l’Aciclovir. En revanche, alors que pour un virus proche comme la varicelle on a trouvé un vaccin, on ne guérit pas l’herpès et les essais de vaccin à ce jour n’ont pas été concluants regrette le Docteur David Boutolleau, il est responsable du Centre National des Herpesvirus de la Pitié-Salpétrière:  » Il a eu des grands essais cliniques dans plusieurs pays il y a quelques années qui n’ont pas été concluants, et depuis, on patine… A ma connaissance, il y a plusieurs vaccins en préparation, mais au stade pré-clinique, pas encore à l’essai chez l’homme. En fait, dans les vaccins, on cherche toujours la bonne protéine ou le bon morceau de virus à injecter pour générer la défense. Mais il n’y a pas de recette miracle, ça dépend des virus : on trouve la bonne formule pour certains virus, et parfois on ne trouve pas. Et là, ça ne marche pas. »

A noter que l’herpès, s’il est douloureux et pénible à vivre, n’est pas grave sauf dans certains cas particuliers bien précis. Notamment dans sa forme néonatale, si le nourrisson est infecté par la mère à la naissance, chez la femme enceinte aussi, le patient immunodéprimé. L’encéphalite herpétique est une forme grave également, qui doit être traitée sans délai.

Source FRANCE INTER.

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