Un antibiotique oublié pourrait permettre d’éradiquer la maladie de Lyme, voici ce que l’on sait…

Des chercheurs américains disent avoir mis au point un nouveau traitement efficace contre la maladie de Lyme, qui ne causerait pas d’effets secondaires.

Comment ? Grâce à un antibiotique découvert dans les années 1950 et oublié depuis : l’hygromycine A.

Explications.
Un antibiotique oublié pourrait permettre d’éradiquer la maladie de Lyme, voici ce que l’on sait

Des chercheurs de l’université de Northeastern à Boston, aux États-Unis, ont annoncé début octobre 2021 avoir trouvé un nouveau moyen pour lutter efficacement contre la maladie de Lyme. Également appelée borréliose de Lyme, c’est une affection transmise à l’homme après une morsure de tique, lorsque celle-ci est infectée par la bactérie parasite Borrelia. Toutes les tiques ne sont pas contaminées par cette bactérie, mais lorsqu’elles le sont, cela peut entraîner chez l’être humain différentes pathologies invalidantes – mais non contagieuses – comme des paralysies partielles, des réactions cutanées ou nerveuses ainsi que de grandes douleurs articulaires et de l’arthrite…

 

En France, pas moins de 50 000 personnes en sont victimes par an. Parmi elles, 850 patients sont hospitalisés chaque année en raison de cette infection. La maladie est aujourd’hui traitée par des antibiotiques à large spectre, c’est-à-dire pouvant être utilisés contre de nombreux germes et pour un grand nombre d’infections.

Un antibiotique oublié

Dans une récente étude publiée dans la revue médicale Cell , des chercheurs américains estiment avoir trouvé un moyen plus efficace pour soigner cette maladie. Leur arme ? Un antibiotique découvert dans les années 1950 mais un peu oublié aujourd’hui : l’hygromycine A.

Cet antibiotique afficherait une efficacité « exceptionnelle » contre les bactéries à l’origine de la maladie de Lyme selon le principal auteur de l’étude, Kim Lewis. « Personne ne s’y est intéressé car son efficacité contre les bactéries en général est assez faible, précise le scientifique. Mais nous avons en revanche constaté qu’il présente une efficacité exceptionnelle contre les spirochètes. » Ces derniers sont une famille de bactéries comprenant la Borrelia.

Après des essais sur des souris, les scientifiques américains estiment que l’hygromycine A, même utilisé à forte dose, « ne présente aucun signe de toxicité, ce qui suggère que ce composé est sûr », souligne le site spécialisé Futura Sciences . Les chercheurs révèlent que l’hygromycine A agit de manière ciblée sur la Borrelia contrairement aux traitements actuels qui ont en plus des effets secondaires comme la perturbation de la flore intestinale et l’augmentation de la résistance aux antibiotiques chez les patients traités. Autre point positif : les chercheurs affirment également que leur découverte « pourrait permettre « d’éradiquer » la maladie Lyme dans l’environnement », relaie le journal Le Progrès .

La prudence est de mise

Une avancée « encourageante » pour la recherche selon l’immunologiste français Louis Teulière, que nous avons joint au téléphone : « C’est encourageant car ça à l’air d’être adapté, nous dit-il. La seule inconnue que je pose sera de savoir si cet antibiotique pourra être efficace sur les formes les plus cachées de la maladie, dans les tissus à l’abri de l’oxygène notamment. »

Le scientifique français se veut également très prudent : « Un antibiotique se mesure à son efficacité sur un type bactérie mais aussi par sa pénétration tissulaire. Dans quel tissu cet antibiotique pourra-t-il pénétrer ? Mais cela reste une bonne nouvelle. C’est une arme supplémentaire dans l’arsenal contre cette maladie même si on ne sait pas pour le moment si cela suffira ou pas. Il est encore trop tôt. »

 

Source OUEST FRANCE.

 

 

 

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