Tour de Corse historique : le handicap enfin dans la course… Vidéo.

Cette année à l’occasion du Tour de Corse Historique, neuf personnes en situation de handicap ont pris place sur le siège de copilote, grâce au travail et au dévouement de deux associations.

Un rêve pour les participants, un symbole fort pour l’acceptation du handicap.

Charles, jeune de 23 ans victime de handicap, au moment de prendre part à sa première spéciale

Grégory Chiesi, casquette du Sporting enfoncée sur la tête et masque sur le visage, traverse le parc fermé de la place Saint-Nicolas, à Bastia. Au milieu des bolides rutilants et des bruits de moteur.

Un petit signe, un encouragement à chaque voiture qui se dirige vers le lieu de la prochaine spéciale.

Grégory est sur un petit nuage. Son regard pétille encore des émotions qu’il a vécu la veille, sur les spéciales autour de Porto-Vecchio.

« D’habitude, j’étais sur le bord de la route, je regardais passer toutes ces voitures. Et là j’étais dedans ! C’était un rêve pour moi ».

Grégory à fini, lors des deux spéciales, autour de la cinquantième place, et il n’en est pas peu fier. A raison.

Grégory est, désormais, pourra dire qu'il a participé à un tour de Corse

De l’autre côté du miroir

Le jeune homme est l’une des neuf personnes en situation de handicap qui prend part à ce Tour de Corse historique.

Durant une journée, ils embarquent au côté de pilotes chevronnés, et endossent le rôle très important de copilote. Avant de passer le relais à un de leurs camarades.

Mais pas question de retourner dans le public. La compétition, on y prend goût. Alors Grégory aujourd’hui, rejoindra l’équipe qui assiste le pilote, et sera en charge des pleins, de vérifier la pression des pneus, ou des petites réparations.

Ce matin-là, c'est Charles qui prend le départ sur le siège de copilote

Faire du handicap une force

Un peu plus loin, Benoît Cousin monte dans sa BMW 2000 Touring TII. Il est pilote sur ce tour de Corse historique 2020, mais il est également président de l’association Handi Rally Passion.

Et il n’est pas peu fier de voir Grégory, Charles et les autres prendre part à la compétition :

« C’est plus qu’une fierté… Plus que le pilote ou le président d’association, c’est le papa qui parle. Le papa d’un enfant handicapé qui est monté un jour dans une voiture de course avec son père et qui l’a bouleversé ».

Benoît Cousin, président de Handi Rally Passion

Benoît, à l’évocation de ce moment qui a initié le projet, a encore les larmes aux yeux. « Si lui, un enfant qui communique en langage des signes, peut être copilote et s’éclater, alors pourquoi ne pas le proposer à d’autres ? »

« On a tout intérêt à s’enrichir des différences des uns et des autres. »

Benoît Cousin

Depuis ce jour, Benoît Cousin lance un défi ambitieux. Convaincre ses compagnons de course, qu’il croise sur les lignes de départ de rallye en rallye, de prendre un copilote en situation de handicap.

« Que ce soit du handicap physique, moteur, mental, des troubles du comportement, ou des non-voyants.. Et depuis maintenant douze ans, on leur donne l’occasion de prouver que le handicap n’est pas une infériorité, mais une différence. »

Aller plus loin : (re)voir le partage de cette journée unique.

Une expérience unique

Véronique Cuvillier-Lugarini, présidente de  » L’Eveil-Adapei de la Haute-Corse « , regarde tout cela avec beaucoup de fierté.

Son association est la partenaire de Handi Rally Passion en Corse sur ce Tour de Corse historique, et pour elle, c’est l’aboutissement d’un long travail.

« C’est le fruit du travail de tous les bénévoles qui récoltent des fonds, chaque année, pour offrir à nos jeunes une distraction. L’année dernière c’était un grand spectacle de magie, et cette année, c’est le rallye ! C’est une expérience unique pour eux, et une belle reconnaissance. »

Et à voir le visage réjoui de nos neuf copilotes d’un jour, la magie de l’année dernière ne s’est pas encore dissipée…

 

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