Suresnes : A 74 ans, elle va faire 110 km en fauteuil roulant pour alerter sur le quotidien des handicapés…

DEFI – Anne Morelli-Jagu tenait aussi à rendre hommage au personnel soignant qui l’accompagne depuis des années.   

Suresnes : A 74 ans, elle va faire 110 km en fauteuil roulant pour alerter sur le quotidien des handicapés

 

  • Ce lundi 6 septembre, Anne Morelli-Jagu, 74 ans, polyhandicapée, s’apprête à faire 110 km en fauteuil roulant, de Suresnes, où elle habite, jusqu’à la plage d’Omaha Beach en Normandie.
  • Dialysée, et en fauteuil roulant à cause d’une dégénérescence osseuse, la retraitée veut alerter sur le quotidien des personnes handicapées. En France, 30 millions de Français et Françaises sont en situation de fragilité dans leur mobilité, selon l’Observatoire des mobilités Keoscopie.

C’est, de l’avis de ses amies, une optimiste de nature. Anne Morelli-Jagu, 74 ans, polyhandicapée, s’apprête à faire 110 km en fauteuil roulant, de Suresnes, où elle habite, jusqu’à la plage d’Omaha Beach en Normandie. Objectif de cette course folle imaginée il y a un an et demi, par une nuit sans sommeil : sensibiliser au mobilier urbain manquant pour les personnes handicapées et rendre hommage au personnel soignant.

En France, 30 millions de Français et Françaises sont en situation de fragilité dans leur mobilité, selon l’Observatoire des mobilités Keoscopie. Anne, dialysée, et en fauteuil roulant à cause d’une dégénérescence osseuse, n’y échappe pas : « Une poubelle qui traîne, une portière de voiture qui empêche de passer, un trottoir pas adapté pour descendre, c’est sans arrêt », explique celle qui ne se transporte plus qu’en bus, faute d’être sûre de pouvoir ressortir du métro quand elle le prend.

Un de ses infirmiers l’accompagne sur ses jours de congé

Alors elle a eu cette idée, avec son naturel enjoué et « solaire », comme disent ses amis, d’organiser cette course, pour prouver à la fois qu’on peut faire beaucoup quand on est handicapé, mais qu’on a besoin aussi qu’on nous facilite la vie. Justement, l’ancienne travailleuse sociale a eu la chance d’avoir derrière elle le Lions Club, une organisation de clubs philanthropiques à travers le monde, qui n’a pas fait les choses à moitié. « Un des membres a fait deux fois le parcours, dont un à bicyclette, pour voir comment je pouvais passer… », nous raconte-t-elle, reconnaissante.

Quatre bénévoles de la Croix-Rouge seront également présents dans une ambulance sur tout le parcours d’« Un fauteuil sur la route » pour pouvoir réagir au moindre pépin. Et, effet du lien qui s’est tissé avec le personnel soignant qui l’accompagne depuis des années, Florent, un de ses infirmiers, a pris sur ses jours de congé pour l’accompagner à vélo électrique.

Etape à Lisieux pour cette fervente croyante

Il sera là à la première étape, précisément, qui va de Suresnes à Poissy, le 6 septembre, soit 22 km. Anne Morelli-Jagu rejoindra ensuite Mantes-la-Jolie depuis Epône, reliera Saint-George-Motel à Bueil, ira d’Evreux à Le Neuville-du-Bosc via Le Neubourg et enfin, avant les plages d’Omaha Beach, la ville de Lisieux, seconde ville de pèlerinage en France après Lourdes, et l’étape qui attirait le plus cette chrétienne orthodoxe.

« Au départ je voulais faire le pèlerinage de Saint-Jacques puis je me suis dit qu’il fallait que je trouve un lieu plus accessible. Et quitte à aller jusque-là, autant aller jusqu’aux plages du Débarquement pour les pauvres garçons qui sont tombés là ! », raconte-t-elle à 20 Minutes.

La voilà fin prête, un peu stressée, mais « moralement partante ». Ses amies ont trouvé le projet un peu fou mais sont persuadées qu’elle parviendra à ses fins, comme toujours. Pour Marie-Antoinette, qui l’admire : « C’est un exemple pour les autres, elle montre que quand on veut on peut. »

Pour faire un don à l’opération, il faut aller sur la page HelloAsso d’Un fauteuil sur la route.

Source 20 MINUTES.

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